C’est dans une chambre meublée d'un lit et de sangles, digne d'un hôpital psychiatrique, que 24 candidats ont été convoqués pour montrer leur personnalité, leurs aptitudes au poste d’attaché commercial.
Proposé par l’agence L4M, l’Escape Game Recrut a débarqué, pour la première fois, à Paris le 29 juin 2017, après trois éditions concluantes à Lille et Amiens. « L’Escape Game Recrut s’avère être un bon moyen pour nous de tester des candidats anonymes, pendant près d'une heure, sans pression », explique Salima Boukeroui, chargée du recrutement des commerciaux chez Groupama - Groupama Paris Val de Loire. Si le cabinet de recrutement Retail Connection a présélectionné les candidats selon les besoins du groupe, les CV des candidats retenus n’ont pas été transmis aux managers RH avant la session de jeu. « Nous n’avons eu aucune information sur les candidats sélectionnés pour participer à l’escape game », confirme la chargée du recrutement. L’occasion de recruter des candidats sans condition de diplôme. Bien sûr, le jeu n’évince pas totalement le processus classique. Juste après la session de jeu, les candidats ont pu débriefer avec le recruteur lors d’un rapide entretien qui a débouché, pour certains d’entre eux, sur un deuxième entretien en face à face dans les locaux du groupe.
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Mais le but de cette opération originale de recrutement est d'identifier des personnalités en sortant des sentiers battus. « C’est une opportunité inédite pour nous d’apprécier, dans une même pièce, les personnalités de chacun, confie Salima Boukeroui. Esprit d’équipe, prise d’initiative, persévérance, ténacité, leadership, sens de l’écoute, communication sont autant de qualités qui peuvent être révélées lors d’un escape game. Des qualités nécessaires au métier de commercial. » Un profil aujourd’hui difficile à trouver. « Les commerciaux sont très recherchés et manquent à l’appel, poursuit Salima Boukeroui. Il était donc nécessaire d’innover pour attirer et séduire les candidats autrement. » Car le secteur de l’assurance veut se refaire une jeunesse.
Un premier pari réussi. « Quand j’ai su que nous serions convoqués à un escape game et non à un entretien classique, cela m’a encore plus motivé à participer à cette session de recrutement. Cela donne une autre image de l’entreprise, plus moderne et moins stricte », raconte Esther, 25 ans, une des candidates. Les clichés tombent. « Avant, j’avais l’image d’un assureur classique, révèle Myriam, 24 ans. Après avoir participé à cette session, je me rends compte que j’avais tout faux ! Cette nouvelle approche me permet de voir que le groupe est jeune et humain. » Nisriene confirme : « L’escape game permet de faire évoluer mon image du groupe. Le recruteur était avec nous dans la salle, on pouvait communiquer avec lui. Je n’ai pas senti ce côté hiérarchique que l’on retrouve généralement dans les grands groupes. Au contraire, il y avait un véritable esprit amical qui dominait dans la salle. »
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Des conditions optimales pour lâcher prise et interagir avec les autres candidats. Et les candidats sont conquis. « Cette méthode de recrutement casse les codes de l’entretien d’embauche, explique Marvin, 24 ans. On se sent plus à l’aise et plus décontracté en entrant dans une salle de jeu que dans un bureau classique. » Si bien que les candidats n’ont pas eu l’impression d’être là pour pourvoir un poste. « On n’a pas senti l’esprit de compétition pendant toute la durée du jeu, au contraire, l’esprit d’équipe était au rendez-vous, ajoute Marvin. On s’est tout de suite pris au jeu sans penser que c’était un recrutement. »
Le but est donc atteint pour le groupe qui cherche à marquer les esprits et à se démarquer des concurrents.
Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.