« On recherche toujours autant d’auxiliaires de vie et ce besoin s’est accéléré avec le développement de l’hospitalisation à domicile. Le domaine de la petite enfance est moins pénurique que celui de la dépendance, toutefois les besoins se font sentir dans les collectivités et notamment dans les crèches », annonce Ronan Denoual, directeur associé de Staffsocial. Pour le SYNERPA (Syndicat national des maisons de retraites privées), « le secteur du grand âge devrait pourvoir 400 000 emplois d’ici 2020. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), indépendants ou regroupés, proposent des métiers d’avenir, indique Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du SYNERPA. Si on recrute en masse des aides-soignants, des aides médico-psychologiques et des infirmiers, les psychomotriciens, les ergothérapeutes et les médecins coordinateurs (gériatrie, gérontologie) sont également très recherchés. Et les besoins s’accentueront dans les 40 années à venir avec l’augmentation de l’espérance de vie ». On recherche par ailleurs, des directeurs d’établissement (gestion de A à Z de la structure médico-sociale), diplômés Bac +5, en gestion ou en juridique médico-social par exemple. Dans l’hébergement, on recrute des cuisiniers, des animateurs, des gouvernantes…
Plusieurs métiers de services aux particuliers figurent parmi les profils les plus demandés. C’est notamment le cas des animateurs socioculturels ou des aides à domicile. L’aide à domicile et aide ménagère comptabilisaient pas moins de 51 423 projets de recrutement en 2011 (BMO). Pour l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), « les grands domaines d’activités aujourd’hui pourvoyeurs d’emplois demeurent l’accompagnement des personnes dépendantes, la garde d’enfants et l’entretien de la maison (jardinage, ménage…). Parallèlement, l’encadrement intermédiaire au sein des organismes de services à la personne est voué à se développer au regard de leur rôle central dans l’amélioration de la qualité de service et la professionnalisation du secteur ».
Le secteur recherche donc des personnes qualifiées. Le secteur des services à la personne se professionnalise pour offrir des parcours prometteurs. Un portail des emplois de la famille a été lancé, en 2010, afin de « proposer aux professionnels du secteur des nouveaux modes d’apprentissage et de développement des compétences ». L’ANSP travaille sur des parcours professionnels qui permettront d’évoluer d'un métier à un autre. D’autant plus que le secteur va créer de nombreux emplois dans les prochaines années. Le ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité évaluait « les besoins en aides à domicile à 650 000 personnes à l’horizon 2025 ». Le marché de l’emploi des services à la personne secteur a donc de beaux jours devant lui.
Qu’il s’agisse d’une auxiliaire de vie sociale, d’une aide médico-psychologique ou d’un agent à domicile, les métiers du social nécessitent une forte dose de motivation et de ténacité ainsi que rigueur et facilité à communiquer. Ces professionnels sont souvent confrontés à des situations difficiles. Des soins corporels aux tâches de la vie quotidienne, en passant par les contraintes administratives, chaque spécialiste a ses prérogatives. Avec une dominante commune : la dimension humaine. Des liens intra ou intergénérationnels (personnes âgées, enfants, personnes handicapées) se constituent chaque jour. Le contact humain, le travail d’équipe et l’écoute seront trois grandes qualités indispensables pour travailler dans le social !
Rachida Soussi
3 questions à…
Patrice Ras, expert du recrutement et auteur de "Le grand livre de la lettre de motivation", aux éditions Studyrama.