De grandes idées transparaissent dans les valeurs que défendent les jeunes interrogés. L’accès au monde du travail leur semble obstrué. D’où l’intérêt selon eux, de laisser le monde économique pénétrer la sphère académique. Au cours de la scolarité, les expériences au sein d’entreprises sont sollicitées afin qu’ils puissent se faire une idée des besoins exprimés et connaître la richesse des métiers qui existent. Outre des connaissances insuffisantes sur le monde professionnel, le recrutement constitue également, selon eux, un frein pour se lancer dans la vie active. La peur de recruter un jeune hanterait les employeurs ! Les dispositifs comme l’anonymat des CV, l’utilisation d’outils numériques et le réseautage représenteraient des moyens pour enrayer le phénomène. L’idée d’octroyer une prime à un maître d’apprentissage enclin à chapeauter un jeune fait alors sens dans leurs esprits. Quoi qu’il en soit, le défi principal est de rendre l’embauche des jeunes attractive.
Une fois recrutés, tout n’est pas acquis. C’est en entreprise que les jeunes passent le plus clair de leur temps, d’où la volonté d’allier valeurs personnelles et philosophie de l’entreprise. Dans l’enquête, il ressort que les jeunes voient l’entreprise à travers le prisme du collectif. Ils attendent de leur manager une oreille attentive et une pédagogie qui passe par la reconnaissance. Quant aux relations entre collègues, ils prônent l’esprit d’équipe et les relations informelles pour une atmosphère détendue et réjouissante ; l’un des premiers critères pour s’épanouir au travail selon eux. Contrairement à l’image d’une concurrence exacerbée entre seniors et nouveaux arrivants, les jeunes souhaitent mettre en place un système de binômes intergénérationnels. Un système de transmission des compétences réciproque. Concernant les contrats proposés, les sondés ne s’y sont pas attardés. Néanmoins, ils ont constaté qu’aujourd’hui un stage ou un CDD ne débouchait plus systématiquement sur un CDI. Ce contrat à durée indéterminée représente l’objectif absolu et constitue également une clé d’accès au logement par la sécurité qu’il incarne. Quant à la rémunération, les jeunes sondés estiment qu’elle doit être basée sur le système de travail égal, salaire égal.
Pour trois quarts des répondants, un bon travail est synonyme d’ambiance agréable, d’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle mais surtout, d’effectuer un travail qui fait sens. Ils cherchent à s’impliquer dans leurs missions et apprécient de partager les valeurs auxquelles ils croient. Et si parfois l’investissement au sein de l’entreprise est moindre, l’enquête pousse à s’interroger sur la précarité et le caractère temporaire des missions, comme dit précédemment avec les CDI plus compliqués à obtenir. Plus globalement, lorsqu’ils se projettent dans l’avenir, ils se voient travailler au sein d’une grande entreprise mais au mode de fonctionnement comparable à une PME, là où personne n’est anonyme.
Sont-ils individualistes ? Peut-être, mais ces jeunes n'hésitent pas, par ailleurs, à pratiquer le bénévolat associatif, participer à des manifestations et pétitions ou à partager sur les réseaux sociaux pour défendre une grande cause.
Marie-Amélie Marchal et Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.