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Quand la génération Y forme les cadres dirigeants !

Et si les jeunes transmettaient leurs compétences aux cadres dirigeants ? Une utopie ? Non, un phénomène de plus en plus présent en entreprise et qui porte le nom de « reverse mentoring ».



Le reverse mentoring repose sur une pédagogie inversée dans laquelle le mentor est le collaborateur le moins expérimenté, et le mentoré, généralement un cadre dirigeant. De plus en plus en vogue dans les entreprises, cette démarche vise à privilégier les compétences à l’expérience. Un principe de formation ascendante en pratique chez Accenture depuis mars 2015.

Une formule gagnante pour tous

D’abord informelles, ces formations ont été par la suite développées dans le cadre d’un programme plus institutionnalisé et opérationnel. Le reverse mentoring est apparu comme la meilleure option pour familiariser les experts Accenture aux enjeux et techniques des réseaux sociaux. C’est ainsi qu’Arnaud Babin, Responsable des réseaux sociaux du cabinet d’audit et de conseil, forme, du haut de ses 27 ans, près d’une quinzaine de cadres dirigeants aux outils numériques et aux pratiques digitales. « Devenir mentor permet aux « digital natives » de partager leurs connaissances des réseaux sociaux avec les cadres dirigeants. Tout le monde y gagne : le mentoré prend conscience de la puissance des réseaux sociaux et de l’usage professionnel que l’on peut en faire. Le mentor lui, prend conscience que ces pratiques ne sont pas transgénérationnelles et gagne ainsi en pédagogie pour en transmettre les codes. » Le mentor joue ainsi un rôle d’expert auprès de seniors en demande. Avant d’ajouter : « le mentor monte également en compétences : pour être un bon coach, il est nécessaire de comprendre les problématiques liées au métier et au secteur de la personne que l’on accompagne. » Une formule qui favorise la collaboration en décloisonnant les différents services et les niveaux hiérarchiques.

Former en toute humilité

Mais pour former les plus anciens, les jeunes mentors doivent posséder des qualités telles que « la curiosité et l’empathie pour comprendre les aspirations et les craintes du cadre dirigeant que l’on accompagne, explique Arnaud Babin. Cela permet d’être plus pertinent dans les conseils que l’on peut donner. Il faut également de la rigueur et de la préparation : un coaching ne s’improvise pas et chaque session est différente selon le mentoré, ses attentes et son appétence pour les réseaux sociaux. » Sans oublier de faire preuve d’humilité car « le mentor devient à son tour mentoré dès lors qu’il doit comprendre les domaines d’expertise du cadre dirigeant. »

Quels sont alors les bénéfices directs d’un tel programme ? En entreprise, le reverse mentoring permet d’accélérer l’adoption des nouvelles pratiques liées au numérique. Et qu’en pensent les dirigeants mentorés ? « Grâce à cette initiative, j’ai maintenant le réflexe de poster des informations sur ma page Linkedin ou de pousser des articles qui évoquent nos domaines de prédilection, avoue Céline Laurenceau, Managing Director chez ‎Accenture Strategy. J’impulse également au sein de mon équipe une dynamique de partage et d’usages des réseaux sociaux à des fins professionnels. C’est stimulant et enrichissant. »

Vers une démocratisation du reverse mentoring

Mais est-il difficile de coacher un profil plus expérimenté ? « Le plus difficile avec les cadres dirigeants, c’est le peu de temps qu’ils ont de disponible, confie Arnaud Babin. Il faut donc s’adapter, faire preuve d’agilité et avoir ses objectifs bien en tête afin que les sessions soient efficaces pour tout le monde. C’est aussi de cette manière que s’instaure une relation d’expert à expert. » En échange, le mentor en sort plus fort. « Chacune des personnes y gagne en compétences et connaissances. J’en retire une grande satisfaction d’une part, et le sentiment d’avoir moi-même appris de nouvelles choses. C’est justement ce qui fait que le reverse mentoring fonctionne pour moi ! »

Si au début, il fallait convaincre les managers, aujourd’hui Arnaud Babin reçoit directement des demandes de coaching. Fort de ce succès, Accenture, pense aujourd’hui à former de nouveaux mentors afin qu’ils puissent mener des sessions de reverse mentoring au sein de leurs équipes. Un exemple à suivre.

Rachida Soussi

 

 

 

 

 

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