Les services à la personne : « un secteur porteur »

Un mot sur la situation de l'emploi dans les services à la personne…

Le secteur des services à la personne est l'un des rares secteurs à continuer de créer de l'emploi. Aujourd’hui les services à la personne, ce sont 2 millions de salariés, plus de 2 millions de particuliers employeurs, près de 390 000 emplois créés depuis 2005 et près de 25 000 plus de 26 000 organismes de services à la personne.

Les besoins se situent dans quels domaines particulièrement ? Quels sont les métiers d'avenir ?

Les grands domaines d’activités aujourd’hui pourvoyeurs d’emplois sont l’assistance auprès de personnes dépendantes, la garde d’enfants et l’entretien de la maison. En effet, ces besoins sont liés au contexte démographique actuel et s’inscrivent dans les évolutions sociétales (vieillissement de la population et taux de natalité en hausse, travail des femmes, familles monoparentales, recherche d'un équilibre vie professionnelle et vie familiale...).

Outre les besoins en intervenants au domicile, les métiers de l'encadrement au sein des organismes de services à la personne vont connaître un réel développement au regard de leur rôle central dans l’amélioration de la qualité de service et la professionnalisation du secteur. Ces emplois satisfont à l’interface nécessaire entre la direction, les intervenants à domicile et les clients, et recouvrent quatre grands domaines d’activité autour des ressources humaines, de la relation usager-client, de la gestion administrative et du développement.

Quel type de formation est nécessaire selon le métier ?

Un travail important de cartographie a été réalisé par l’ANSP avec la CNCP afin de rendre lisible et accessible l’offre de formation existante pour l’ensemble des métiers génériques des services à la personne, qui par ailleurs sont présentés. Pour la première fois, cette information sectorielle est disponible et en ligne sur le site de l’ANSP : www.servicesalapersonne.gouv.fr. En quelques clics, il est désormais possible de découvrir chacun des métiers génériques des services à la personne, ainsi que les certifications (diplômes et titres) et les voies permettant d’y accéder.

Comment peut-on exercer ces métiers ?

On peut les exercer directement auprès d’un particulier employeur, en tant que salarié d’une association ou d’une entreprise, en tant qu’auto-entrepreneur ou, pour certains d’entre eux au sein de la fonction publique territoriale (dans un CCAS - Centre communal d'action sociale - par exemple).

Quels sont les avantages et inconvénients du travail à domicile ?

Le travail à domicile a l’avantage d’être un métier où l’on est très autonome, où l’on a le loisir de s’organiser à sa convenance, et où l’on choisit son temps de travail. Pour 50% des salariés, le temps partiel n’est pas subi mais voulu. D’autre part, c’est un métier avec d’importantes valeurs humaines car c’est un vecteur de lien social et de solidarité. Les difficultés qui peuvent être rencontrées sont l’isolement, la fréquence des déplacements, l’adaptation permanente. Par ailleurs, ces métiers souffrent encore aujourd’hui d’un manque de valorisation. C’est pourquoi l’ANSP a mis en place une plate-forme communautaire, permettant d’une part d’identifier les services à la personne comme un secteur à part entière, et d’autre part de permettre une meilleure reconnaissance de ces métiers.

Quelles sont les évolutions possibles ?

Nous travaillons actuellement sur de réels parcours professionnels qui permettront d’évoluer d'un métier à un autre de façon horizontale pour être polyvalent sur différentes activités, grâce à un accès à la formation facilité, mais aussi de façon verticale avec les métiers d'encadrement intermédiaire, de gestion, de ressources humaines, de responsable de secteur.

Par ailleurs les dispositifs de formation professionnelle par alternance seront développés et faciliteront les évolutions professionnelles.

Quelles sont les rémunérations proposées ?

Le taux horaire de rémunération pour l’ensemble des activités de services à la personne est en moyenne de 10 euros net de l’heure, soit à un niveau, après intégration des congés payés, supérieur de 30% à celui du Smic (source : baromètre de la qualité et de la professionnalisation des emplois de services à la personne – Bipe*). Il s’agit bien-sûr d’une moyenne qui varie selon le poste, le niveau de qualification,… Les conventions collectives définissent la classification des emplois et la grille des salaires.

Des conseils aux jeunes diplômés qui souhaitent se lancer et pour ceux qui hésitent ?

C'est un secteur porteur, en plein développement. C’est un secteur d’avenir qu’il faut continuer de construire avec une multitude d'acteurs, une multitude de métiers et d'interventions différentes, ce qui fait aussi sa richesse. Il faut immanquablement avoir un goût particulier pour le travail social avec tout ce que cela comporte en termes de relations humaines : le goût d'apporter un plus, une aide à des personnes qui en ont besoin.

* Bipe : société d’étude économique

Propos recueillis par Rachida Soussi