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Jeux vidéo : « Les employeurs recherchent des ingénieurs Bac +4/5 »

[[image_alt]]Le secteur des jeux vidéo évolue et connaît des changements importants liés à la dématérialisation des supports. Certaines sociétés ont profité de ce nouvel élan pour développer leur activité sur le web. Au total, près de 15 000 personnes y travaillent, directement ou indirectement. Emmanuel Forsans, directeur général de l’AFJV, l’agence française pour le jeu vidéo.

Comment se porte le secteur des jeux vidéo ?

Le secteur des jeux vidéo se porte plutôt bien malgré les crises financière et de croissance subies depuis 2008/2009. Avec la dématérialisation des supports, le secteur évolue et a connu des changements importants. Certaines sociétés ont profité de ce nouvel élan pour développer leur activité sur le web.

Quels sont les besoins des entreprises ?

Deux filières recrutent : la création et l’édition. Dans le domaine de la création, les entreprises de toutes tailles recrutent des développeurs/programmeurs (MySQL, PHP, HTML 5, flash AS 3, Javascript…) orientés web mais aussi des ingénieurs développeurs classiques (C++, 3D…). La montée des jeux sur Internet a engendré des besoins importants dans la gestion des bases de données : on recherche ainsi des personnes en charge de gérer l’ensemble des données de millions de joueurs par exemple. Le domaine de l’infographie recrute également. Tous les métiers sont représentés : animateurs, graphistes 2D/3D, dessinateurs papier. Selon la taille du studio de création, on recherchera des candidats polyvalents ou spécialisés dans un type d’animation par exemple.

Dans le domaine de l’édition, des profils plus classiques sont recherchés : marketing, commercial et communication. Si ces métiers ne sont pas spécifiques au secteur, il faut toutefois avoir une certaine appétence pour les jeux vidéo. Une connaissance du secteur sera appréciée par ailleurs. Un métier a le vent en poupe : community manager. Un poste qui allie des fonctions marketing et communication. Le community manager est le lien entre la communauté de joueurs et l’éditeur via son équipe commerciale et marketing. Il diffuse et distille des informations sur le jeu auprès des joueurs mais il fait aussi remonter leurs doléances auprès de son entreprise en vue d’améliorer le produit. Il a donc un rôle important. Il n’est pas impossible d’être recruté dès l’obtention du diplôme, mais il faut savoir que les employeurs privilégieront des candidats ayant déjà une expérience dans le marketing ou la communication par exemple. C’est un métier de passionné qui demande d’être à la fois bon communicant et bon commercial.

Quels sont les profils et les compétences les plus recherchés ?

Les employeurs recherchent plus particulièrement des ingénieurs de formation Bac +4/5 issus d’écoles. Les entreprises privilégient des candidats immédiatement opérationnels dans les petites structures compte tenu de leurs impératifs d’agenda, alors que les grands groupes pourront consacrer plus de temps à la formation des nouvelles recrues.

Quel que soit le métier exercé, l’anglais est indispensable. Toutes les orientations techniques sont en anglais et la plupart des documents sont rédigés dans cette langue.

Attention, un féru de jeux vidéo n’est pas un joueur compulsif ! On recherche des passionnés qui aiment créer ; d’ailleurs les jeunes ayant lancé des jeux même graphiquement imparfaits par exemple doivent l’indiquer, le mettre en avant dans leur book (papier, blog ou site web). Pour faire mouche, les candidats devront impérativement le présenter aux recruteurs : le book devra reprendre toutes les œuvres (projets professionnels et personnels) réalisées, idéalement tournées vers les jeux vidéo. Bref, valoriser l’ensemble de leurs compétences.

Si le talent est important dans le milieu, les formations scolaires apportent des compétences et des outils supplémentaires non négligeables. Ainsi durant leurs études, les jeunes auront réalisé des stages et développer leur réseau. D’ailleurs multiplier les stages dans l’univers des jeux démontre son intérêt pour le secteur. Il ne faut pas attendre la fin de ses études : les employeurs recherchent des candidats opérationnels et passionnés. Difficile de prouver son intérêt sans expérience ou création…

Les créateurs français sont-ils toujours courtisés à l’étranger ?

Les français sont assez bien cotés et les formations reconnues dans la profession. Les infographistes s’exportent bien en Europe et dans le monde entier. Et les opportunités peuvent se présenter dès l’obtention du diplôme. Certaines grandes entreprises ouvrent même des postes spécifiquement aux jeunes diplômés pour les former à leurs méthodes.

Propos recueillis par Rachida Soussi

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