Quel est le principe du Volontariat International en Entreprise (VIE) ?
Le Volontariat International en Entreprise est un statut public français institué par la loi du 14 mars 2000. Il permet à tout jeune Français ou ressortissant de l’Espace Économique Européen, âgé de 18 à 28 ans, de réaliser une mission à l’international pour le compte d’une entreprise française. Le VIE concerne tous les niveaux de formation. La mission peut durer de 6 à 24 mois, avec une moyenne de 18 mois. C’est Ubifrance qui se charge de signer un contrat avec le jeune et l’entreprise d’accueil. Il n’y a pas de lien contractuel direct entre les deux parties. Le Volontariat International en Entreprise peut s’apparenter à une formation professionnelle.
Quelles sont les destinations les plus prisées ?
Parmi les 130 pays dans lesquels il est possible de partir en VIE, la première destination est l’Allemagne, notre premier partenaire économique. On trouve ensuite les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, la Chine et Hong Kong. Ces pays concentrent plus de 40 % du nombre total de VIE.
Faut-il nécessairement parler la langue pour aller dans le pays souhaité ?
Dans un grand groupe, cela peut ne pas poser de problèmes car l’anglais est généralement parlé. Mais attention, nous n’envoyons pas les VIE pour qu’ils apprennent la langue. D’autant plus que la concurrence est rude. En moyenne, huit candidats postulent à une même offre. A l’inverse, nous éprouvons beaucoup de difficultés à trouver des jeunes qui parlent le russe. Il y a actuellement un peu plus de 110 volontaires en Russie.
Dans quels secteurs retrouve-t-on le plus de VIE ?
Quatre secteurs font souvent appel à des VIE : la finance, l’automobile, l’aéronautique et le spatial, l’industrie pharmaceutique. Ils concentrent plus de 30 % de l’ensemble des VIE. On peut également citer les TIC qui compte plus de 1000 volontaires.
Quel est le taux d’embauche après avoir effectué un VIE ?
Dans une enquête que nous avons réalisée auprès de 1 200 anciens volontaires, le taux d’embauche est de 94 % en sortie de mission, 75% d’entre eux ont décroché un CDI en moins de quatre mois, dont 60 % dans leur entreprise d’accueil. Certains souhaitent une nouvelle expérience et se permettent de refuser la proposition d’embauche de leur employeur. D’autres trouvent un meilleur contrat ailleurs.
Quel est le montant de l’indemnité ?
Chaque VIE dispose d’une indemnité fixe de 715,38 €. Le Ministère des affaires étrangères détermine ensuite le reste, qui comprend l’éloignement, le taux de change et les conditions de vie. Par exemple, un volontaire obtiendra à New York un salaire total de plus de 3 100 € tandis qu’en Tunisie, il touchera 1 300 €. La fourchette est large. D’autres conditions s’ajoutent suivant le pays et le contexte géopolitique.
Quels sont les grands avantages du VI ?
Il permet de tester le futur collaborateur sur le terrain. Ces jeunes vont avoir des responsabilités et apprendre à évoluer au sein de la société. C’est aussi un véritable booster de carrière. Un jeune qui dispose d’un diplôme avec deux ans d’expérience à l’étranger augmente considérablement ses chances de décrocher un emploi et dans de meilleures conditions. Ainsi, il aura plus de responsabilités et un meilleur salaire. Notons également que 40 % des managers français ont été volontaires. Le VIE forme les cadres de demain.
Quelles sont les démarches à suivre ?
Le postulant doit se rendre sur Civiweb.com pour candidater. Tous les VIE doivent passer par le site afin d’y être « référencés ». Cela nous permet de repérer et de sélectionner des candidats potentiels pour les entreprises à la recherche de volontaires. Nos équipes sont parfois amenées à recalibrer les CV, afin de donner toutes leurs chances aux candidats. Autrement, les candidats peuvent également se rendre sur le site web des grands groupes. Ils postent leurs offres VIE dans leur rubrique « carrière ».
Comment bien se préparer pour décrocher un VI ?
Il faut bien définir son projet et envie d’aller à l’international. La culture diffère à l’étranger et cela nécessite un vrai sens de l’adaptation. De plus, la mission de volontariat se fait généralement dans une petite structure et le jeune aura donc plus de responsabilités. Il faut être ouvert et ne pas se focaliser sur une seule destination en particulier, même si le jeune ne peut effectuer qu’un seul VIE. Parler une langue étrangère reste évidemment la condition sine qua non pour décrocher une mission.
Propos recueillis par Yasmina Haddou-Essom
Tout savoir sur le Volontariat international
3 questions à…
Patrice Ras, expert du recrutement et auteur de "Le grand livre de la lettre de motivation", aux éditions Studyrama.