Aéronautique : « Les ingénieurs sont particulièrement recherchés »

Quelles sont les tendances du recrutement dans l’aéronautique ?

Les avionneurs ne connaissent pas vraiment la crise tant leurs carnets de commandes restent bien remplis chaque année. La production d’un avion prend du temps, ce qui permet d’avoir une visibilité sur le moyen et long terme. Les recrutements ne devraient donc pas fléchir dans les mois et années à venir. Car il faut honorer toutes les commandes. Et les ingénieurs sont particulièrement recherchés par les entreprises. Notamment dans la conception, la production, les calculs et structures (coordinateurs techniques et production), la supply-chain et à moindre mesure dans la R&D. Mais aussi dans la rationalisation des coûts et des délais. On recherche, par exemple, des project manager officers pour réduire les délais de livraison. On recrute, par ailleurs, de nombreux chaudronniers, ajusteurs, monteurs, câbleurs et peintres. Ces profils manquent à l’appel, car ces filières « manuelles » sont boudées par les jeunes alors qu’elles offrent de belles perspectives de carrière et des salaires intéressants. Enfin, on recherche également des techniciens de maintenance, ordonnancement ou qualité.

Quels sont les profils attendus par les entreprises ?

Les profils sont variés. Les diplômes attendus vont du CAP au diplôme d’ingénieurs, en passant par les BTS, les DUT et les licences professionnelles. Chaque formation répondant à un besoin technique. D’où l’importance de bien s’orienter durant ses études et de trouver des stages ou des contrats en alternance qui correspondent à son projet professionnel. L’aéronautique est un secteur qui fait rêver de nombreux jeunes, par son prestige et ses forts recrutements. Pour autant, le secteur exige un sens de la qualité et de la rigueur irréprochable. On attend des jeunes de la motivation, de la passion et une bonne dextérité manuelle pour certains métiers !

Comment se démarquer et décrocher un premier emploi ?

Au-delà des diplômes et des expériences, les recruteurs recherchent des candidats mobiles. Les grands groupes sont implantés sur plusieurs sites en France et à l’étranger. D’où la nécessité de l’envisager dès le départ. L’anglais est d’ailleurs souvent indispensable.

Pour trouver une entreprise, il faut multiplier les sources de candidature : spontanée, réponse à une offre, alternance, stages... L’alternance offre d’ailleurs un réel avantage concurrentiel d’autant plus qu’il n’est pas rare que le jeune soit recruté à l’issue de son contrat. C’est d’autant plus vrai dans les PME qui peuvent ainsi dénicher des talents et faire concurrence aux grands groupes.

De plus, les jeunes diplômés peuvent également opter pour l’intérim afin de développer leurs compétences, leur réseau et donc leur employabilité. Les cabinets d’intérim les aident à se positionner sur le marché.

Quels sont les salaires proposés à l’embauche ?

Ils varient selon le diplôme, l’école, le domaine de spécialité, l’entreprise. Ainsi un ingénieur peut espérer entre 28 et 35 000 euros par an, un technicien entre 22 et 26 000. Un ouvrier qualifié perçoit généralement entre 19 et 21 000 en début de carrière. Mais il ne faut pas se fixer sur les salaires, car ils peuvent vite évoluer selon les profils et les entreprises. Il faut davantage s’attacher au poste, au contenu de la mission pour mieux se vendre par la suite.

Propos recueillis par Rachida Soussi