Premier constat : les jeunes s’autocensurent. Ainsi, 71 % des jeunes interrogés dans cette enquête se sont déjà résignés à ne pas envoyer leur candidature pour un poste car ils pensaient « n’avoir aucune chance d’être embauchés ». Trois raisons sont évoquées pour expliquer cette autocensure : le sentiment de manque d’expérience (60 %), l’impression de ne pas être à la hauteur (38 % chez les femmes et 24 % chez les hommes) et la peur des préjugés et le sentiment d’être trop différent.
Parmi les secteurs où les jeunes s’autocensurent le plus, figure le médical-paramédical. Ce secteur effraie 27 % des jeunes sondés. En cause : l’image d’un secteur médical très technique avec des études longues et difficiles, mais aussi des métiers du paramédical (infirmière, aide-soignante...) identifiés comme difficiles au quotidien, accentués par la crise du Covid. De son côté, le secteur de la construction et du BTP a toujours une connotation très masculine et 26 % des jeunes (et particulièrement les femmes) n’osent pas s’y aventurer. L’armée fait également peur à 25 % des jeunes. L’engagement, la prise de risque, l’éloignement familial, la rigueur (ordres, rythme, hiérarchie...) peuvent être des pistes d’explications.
A l'inverse, le bien-être et le sport (18 %), la communication-marketing (17%) et l’informatique & nouvelles technologies (17%) sont des secteurs qui les intéressent plus particulièrement. Pour autant, les femmes privilégient davantage les secteurs du "care", de la petite enfance et des loisirs, tandis que les jeunes hommes se dirigent plus naturellement vers les secteurs de l'informatique, de la recherche scientifique et de l'ingénierie R&D, par exemple.
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Autre argument pointé par l’étude : un besoin d’être accompagné dans la recherche d’emploi ou de stage. Plus d’un jeune sondé sur deux en ressent le besoin, malgré l’accompagnement proposé par leur établissement. 61 % d’entre eux veulent également être accompagnés dans la préparation de leurs CV et lettres motivation. D’ailleurs, un jeune sur trois fait appel à ses parents ou des proches plus âgés.
Concernant les critères prioritaires dans la sélection d’une offre, la rémunération (58 %), la localisation (51 %) et le type de contrat (43 %) constituent le trio de tête.
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Pour trouver un emploi ou un stage, ces jeunes utilisent majoritairement (52 %) les sites emploi. Le bouche-à-oreille et les réseaux arrivent loin derrière.
Enfin, 60 % des jeunes interrogés postulent à tous les postes correspondant à leur recherche pour maximiser les chances d’embauche, un quart d’entre eux ne candidatent qu’aux postes qui leur plaisent le plus. Une pratique encore plus fréquente chez les jeunes inactifs (30 % vs 26 % sur l’ensemble).
Rachida Soussi
Questionnaire administré en ligne via panel du 18 au 25 mai sur un échantillon de 1 508 jeunes âgés de 18 à 24 ans. Représentativité assurée au regard du sexe, de l’âge, de la catégorie socioprofessionnelle, de la région et de la taille d’agglomération.
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.