L’entretien d’embauche est l’occasion pour le recruteur d’en savoir plus sur le candidat mais aussi le moment de tester ses réactions. Voici quelques solutions pour déjouer les questions pièges des recruteurs.
Vous allez probablement intégrer une équipe. D’où cette question pouvant être posée lors d'un entretien d'embauche, que l’on pourrait traduire par : « Très bien, montrez-moi que vous pourrez aisément vous intégrer à l’équipe en place et que vous y trouverez votre compte... »
Une porte de sortie classique : parlez « synergies » (le fameux « 1 + 1 = 3 » ). Vous vous sentez parfaitement capable de travailler seul(e), mais le fait est que le travail en équipe vous galvanise. Plusieurs raisons à cela : une saine émulation, la dynamique de groupe, les liens d’entraide, de solidarité (chacun profite de l’expérience et des compétences de ses collaborateurs... ), la complémentarité entre des individualités différentes, etc. En résumé : quasi mécaniquement, travailler en équipe gonfle les performances du groupe.
Bon d’accord, mais votre individualisme dans tout ça ? Aucun problème, à condition que les règles soient claires dès le début de la collaboration : pas question de devoir tolérer des « poids morts » profitant des résultats du groupe sans y contribuer.
Au besoin, étayez votre réponse d’exemples précis et parlants, puisés dans vos expériences antérieures (travail universitaire en groupe, participation à une équipe sportive, succès éclatant d’un projet mené à terme... )
A côté de la plaque :
« J’apprécie tout particulièrement le fait d’exercer un certain pouvoir sur les membres du groupe. Si ce n’est pas le cas, je n’y vois aucun intérêt : autant se débrouiller seul(e). Après tout, on n’est jamais aussi bien servi(e) que par soi-même... » Aïe ! Triple faute ! En premier : la question n’est pas « Aimez vous commander ? » En deuxième : « se débrouiller seul(e) » ? Et les synergies alors ? En troisième : la citation mal avisée d’un néanmoins sympathique dicton populaire ne va guère vous servir, justement...
Bien vu :
Une métaphore qui fait toujours recette depuis Platon : l’équipe embarquée sur un voilier complémentarité, entraide, nécessité d’un leadership...) : chacun se voit assigner une tâche, et le barreur dirige l’ensemble. Evidemment, l’équipage est plus efficace que chacun de ses membres s’il tentait d’effectuer le même trajet à la nage, etc.
A lire : L'entretien d'embauche, aux éditions Studyrama.
Attendez-vous à faire face à de très nombreuses variantes. Certains recruteurs préféreront évoquer « vos points forts et vos points faibles », d'autres, en revanche, vous questionneront sur vos seuls défauts. Autres variantes : « Citez moi trois de vos qualités et trois de vos défauts... » ou encore : « Votre plus grande qualité et votre plus grand défaut ? » Evitez soigneusement de citer des points forts ou des points faibles qui ne vous correspondent pas en réalité. Choisissez des caractéristiques trouvant une application dans votre vie professionnelle ou mieux, dans le cadre du poste auquel vous postulez. Retenez plutôt des points faibles ne prêtant guère à conséquences dans un cadre professionnel ou un défaut devenu qualité dans son application au poste qui vous préoccupe.
Mais l’erreur serait de dire que vous n’en possédez pas. L’excès de confiance en soi n’est pas bien vu non plus. Evitez également de « donner des qualités/défauts basiques du type : convivial, perfectionniste, timide... qui n’apportent aucun élément distinctif par rapport aux autres candidats », ajoute Aymeric Vincent. Une pirouette à bannir également : « On a les défauts de ses qualités. »
LIRE AUSSI >> Les compétences comportementales les plus recherchées
En matière de réponse, les classiques ne font plus recette...
1) « Je suis perfectionniste »
2) « Je suis doté(e) d'une grande capacité d'analyse »
3) « Je suis rigoureux(se) »
4) « Je suis timide »
5) « Je suis têtu(e) » (défaut) / « Je suis tenace » (qualité)
« Il est souvent difficile d’apprécier ses qualités et défauts, je conseille aux candidats de questionner leurs amis par exemple. Ils pourront leur donner leurs points forts et points faibles. Il est possible sinon d’illustrer tout au long de son entretien ses qualités par le biais d’exemples concrets sur le terrain pour devancer le recruteur. »
Attention tout de même à ne pas sombrer dans le tout-venant : on ne compte plus les comptables pointilleux, commerciaux entêtés, chercheurs trop curieux, etc.
Creusez un peu du côté de vos points faibles : quels sont ceux qui vous gênent le plus ? Comment souhaiteriez-vous les améliorer ? Cela vous permettra de rebondir sur la question en enchaînant directement : « J'ai tendance à douter de moi-même, cela me pose de réels problèmes tout en constituant un moteur à mon action au quotidien : mes décisions sont mûrement réfléchies. Chaque succès réduit l'étendue de ces doutes. Dans cette optique, occuper ce poste de chef de projet me permettra de mener à son terme une nouvelle action d'envergure et donc d'acquérir un supplément de confiance en mes propres compétences... »
Rédaction Studyram@Emploi.com
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.