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Miser sur un Mastère Spécialisé

[[image_alt]]Label à Bac +6 de la Conférence des grandes écoles, le Mastère spécialisé associe enseignement de qualité et stage professionnel de longue durée. Il permet d'acquérir une double compétence ou une spécialisation, pour un coût moyen de 8 000 € annuels.

Les Mastères spécialisés (MS) sont des formations désormais bien ancrées dans l'enseignement supérieur français. Depuis leur création en 1986, 74 500 étudiants s'y sont inscrits. On en dénombrait 418 à la rentrée 2008.

Pourquoi préparer un Mastère spécialisé

L'intérêt des Mastères spécialisés réside dans leur côté professionnalisant.  «Avec une telle formation, on est assuré de se trouver face à des candidats ayant à la fois un vécu technique et un vécu professionnel», souligne Pierre Büchsenschütz, consultant au cabinet de recrutement Neumann International. Les Mastères spécialisés délivrent des formations précises, qui restent néanmoins abordables, même si on ne possède pas de connaissances relatives au secteur visé ou aux matières enseignées.

Un Mastère spécialisé pour faire la différence

«Il faut faire la différence, explique Pierre Casaban, entre ceux dont la spécialisation porte sur la matière (par exemple, un MS Finance des marchés requiert des études préalables en finance) et ceux dont la spécialisation repose sur une fonction. » Certains MS permettent ainsi d'acquérir des compétences dans des domaines jusqu'alors inconnus, ou presque, de l'étudiant. C'est le cas d'un ingénieur qui décide de suivre un Mastère spécialisé en gestion. « Des secteurs exigent d'ailleurs cette double compétence technique et d'expertise en management, celui des laboratoires pharmaceutiques par exemple », souligne Pascale Martin Saint-Étienne, responsable des Mastères spécialisés à ESCP-EAP. Le Mastère spécialisé choisi doit, en tout cas, constituer un plus par rapport à votre formation initiale.

Mastère spécialisé : au moins 350 heures de cours pour un titre de niveau Bac +6

Les MS comportent au minimum 350 heures de cours sur douze mois, dont quatre en stage. « Ce sont des formations très denses, qui permettent aux étudiants de se retrouver sur le marché du travail six mois après », précise Pascale Martin Saint-Étienne. À l'arrivée, un titre de niveau Bac +6 qui n'est pas un diplôme d'État reconnu au niveau européen, mais un label délivré par la Conférence des grandes écoles (CGE). Contrairement aux MBA, les Mastères spécialisés s'adressent à des jeunes diplômés. Ils sont ouverts à des étudiants titulaires d'un diplôme équivalent à un Bac +5 (écoles d'ingénieurs, de commerce ou Masters 2). Il est possible aussi de se présenter avec un diplôme de niveau Bac +4 et une expérience professionnelle significative (trois ans au minimum, d'après les recommandations de la CGE), mais les promotions ne doivent pas accueillir plus de 30 % de candidats dans ce cas.
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Pour choisir votre Mastère spécialisé, vous pouvez consulter les plaquettes d'information des écoles et leur site Internet, mais pas seulment…

Choix du MS : aller à la pêche aux informations

« Fiez-vous à leurs marques de reconnaissance objectives, conseille Pierre Casaban. Vérifiez que des labels lui ont été décernés, comme le label européen Equis ou celui de l'AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business). » Rendez-vous aussi aux salons et aux journées portes ouvertes. « Ils permettent de rencontrer les professeurs et des étudiants en cours de scolarité. À cette occasion, le candidat peut poser toutes les questions, et même entendre celles auxquelles il n'avait pas pensé », souligne Pascale Martin Saint-Étienne. Il est aussi recommandé à l'étudiant qui souhaite intégrer une branche quelconque de visiter les sites Internet des syndicats propres à ladite branche. Par exemple, sur le site www.passinformatique.com, vous pourrez trouver la liste des Mastères spécialisés dédiés au secteur informatique.

Choix du MS : gare au contenu des programmes et à la composition du corps professoral

Une fois ces différentes sources d'informations exploitées, l'étudiant doit s'attacher au contenu des programmes et à la composition du corps professoral. « Il doit vérifier si ce sont des spécialistes de la recherche ou des praticiens », recommande Pierre Büchsenschütz. Mieux vaut également, « de préférence, se tourner vers les formations où le nombre d'étudiants est élevé », selon Pierre Casaban.

Choix du MS : le parcours des anciens

Il est aussi utile de s'intéresser aux parcours des anciens élèves et de vérifier l'existence d'une association qui les regroupe. Elle peut aider à s'insérer et à progresser. Pour connaître les débouchés professionnels d'une formation, vous devez consulter l'école. Il est d'ailleurs important, avant de s'engager, « de se renseigner sur la dynamique du secteur ou du métier visé », souligne Pierre Büchsenschütz.

Les Mastères spécialisés en alternance

L'alternance s'étend avec succès aux Mastères spécialisés. Déclinée ici sous le mode contrat de professionnalisation ou stage alterné, elle vous permet de faire financer votre formation et d'acquérir une solide expérience professionnelle tout en étudiant. Explications...

Alternance... Le mot pouvait prêter à sourire il y a encore quelques années. Depuis, la formule a fait ses preuves et s'applique désormais aux formations de haut niveau, dont les Mastères spécialisés. Le principe est simple : en contrat de professionnalisation ou en stage alterné, vous partagez votre temps entre un établissement de formation et une entreprise. La seule formule d'alternance à laquelle vous ne pouvez prétendre, c'est le contrat d'apprentissage, le Mastère spécialisé étant un label et non un diplôme national. Mais quel intérêt peut présenter un tel dispositif quand la finalité première des Mastères spécialisés, qui comportent par ailleurs un stage de longue durée en entreprise, est de vous offrir quasiment une porte de sortie vers l'emploi

MS en alternance : de réels avantages pécuniaires

Le premier avantage, c'est le financement de votre formation. En effet, vos frais de scolarité sont en partie pris en charge par votre entreprise d'accueil. De plus, si vous êtes en contrat de professionnalisation, vous percevez un salaire calculé sur un pourcentage du Smic ou du salaire minimum conventionnel. En stage alterné, vous touchez des indemnités. Attention, certaines formules peuvent s'apparenter au dispositif de l'alternance, mais sans réellement présenter d'avantages pécuniaires. C'est le cas des MS en part-time, qui s'adressent prioritairement à des publics de managers en activité, à l'instar de ceux d'Euromed management. « Ces MS ne comprennent pas de stage, puisque les participants travaillent déjà en entreprise. Ils se déroulent sur trois à quatre jours consécutifs par mois, et sont donc compatibles avec une activité professionnelle », souligne Françoise Lassalle-Cottin, directrice de la formation continue du groupe marseillais. À l'EM Normandie, la grande majorité des MS intègrent le mode pédagogique d'HEC Entrepreneurs. Celui-ci implique la réalisation de deux à quatre missions en entreprise (selon les programmes) d'une durée de quatre à cinq semaines chacune, en plus d'un stage de fin d'études de quatre à six mois.

MS en alternance : une année d'expérience au minimum

L'autre autre atout des MS en alternance, c'est l'opportunité qu'elles offrent d'acquérir une expérience professionnelle plus importante que celle capitalisée lors d'un simple stage. « L'alternance permet à l'étudiant d'être en contact dès le début avec l'environnement de travail auquel il souhaite accéder », commente Jérôme Gallo, directeur des programmes postgraduate du groupe ESC Dijon Bourgogne. De fait, avec une présence en entreprise par semaines entières pendant au moins une année complète, vous avez le temps de démarrer une ou plusieurs missions, de les conduire à leur terme, d'avoir de véritables responsabilités. L'alternance apparaît donc comme un atout majeur pour votre insertion professionnelle, plus encore en période de tensions économiques. En effet, en temps de crise, les recruteurs exigent souvent des candidats une expérience professionnelle significative, ce qui, évidemment, pénalise les jeunes diplômés. En général, celui qui réalise son Mastère professionnel en alternance se voit créditer par les entreprises d'une année d'expérience. L'alternance vous permet de pallier ce manque d'expérience et favorise ainsi votre entrée dans la vie active.

MS en alternance: mieux marier connaissances et compétences

Déjà, les grands groupes considèrent ce dispositif comme un sérieux canal de recrutement. « Comme le stage, il constitue une période test tant pour l'entreprise que pour l'étudiant », explique Michèle Miconnet, responsable des MS et des MSc à l'ESC Clermont-Ferrand. Pour vous, c'est l'occasion de vous approprier l'entreprise, les missions et les collègues, de voir si la mayonnaise prend. Pour l'entreprise, c'est l'occasion de tester in situ les compétences d'une future recrue. Sur un plan pratique, l'alternance permet des réajustements en temps réel, ce qui accélère l'apprentissage.

« Elle sied davantage aux personnes stressées par la perspective de rester entre six et huit mois exclusivement sur les bancs de l'école, ajoute Michèle Miconnet. La mise en perspective professionnelle immédiate de ce qu'on apprend en cours est un autre atout. » « Pour chaque formation, renchérit Walter Baets, d'Euromed management, l'alternance est un dispositif intéressant, puisqu'il permet de mieux marier acquisition de connaissances et acquisition de compétences à la pratique. Ce qu'on apprend en cours s'applique dès le lendemain en entreprise. Cette interaction théorie/pratique est un vrai outil pédagogique. »

Ainsi présenté, ce dispositif est en théorie d'une grande simplicité. En pratique, les choses sont tout autres. Assumer des responsabilités en entreprise et participer activement à un programme de Mastère spécialisé n'est pas de tout repos. L'alternance est une formule exigeante : apprenez à gérer votre temps.
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