Identifiez-vous

Accueil
Interview

Services de l'automobile : « L’alternance est un véritable tremplin vers un premier emploi »

[[image_alt]]
Quels sont les impacts de la crise sur les recrutements dans le secteur des services de l'automobile ? Quels sont les métiers qui recrutent des jeunes diplômés ? Quelles opportunités en alternance ? Le point avec Marie-Sophie Girardin, responsable projets à l’Observatoire des métiers des services de l’automobile.


Comment se porte l'emploi dans le secteur des services de l'automobile ? La crise sanitaire a-t-elle eu des impacts sur les recrutements ?

Entre 2014 et 2019, l’emploi dans la branche des services de l’automobile n’a jamais cessé de progresser, ce qui a représenté un gain de près de 27 000 salariés (soit + 8,5 %). En 2019, plus de 7 000 salariés supplémentaires avaient rejoint la branche des services de l’automobile. Et les jeunes diplômés s’insèrent bien dans la branche, et d’autant plus s’ils ont suivi un parcours en alternance. Ce sont près de 6 900 jeunes qui sont entrés dans la branche dans le cadre d’un premier emploi, en 2019.

En janvier et février 2020, les prévisions pour les six mois à venir étaient elles aussi très optimistes : 21 % des établissements projetaient d’augmenter leurs effectifs salariés quand seulement 2 % pensaient les réduire. Sur le deuxième trimestre 2020, marqué par le confinement (du 17 mars au 11 mai) dû à la crise sanitaire engendrée par la Covid-19, l’emploi dans le secteur du « Commerce et de la Réparation Automobile » a régressé de - 0,6 %, soit 1 900 salariés de moins. Cette baisse est moins importante que celle observée toutes branches confondues, qui est de - 0,9 %, et même de -1,5 % si l’on exclut l’intérim, reparti à la hausse en fin de trimestre. Il y a plusieurs raisons qui expliquent que nos emplois sont relativement moins menacés que dans certains autres secteurs. Même si les ventes de véhicules peuvent diminuer en période de crise, le parc roulant lui, reste le même et vieillit. Il faut donc toujours l’entretenir et le réparer. Par ailleurs, l’emploi de la branche ne peut être délocalisé puisqu’il s’agit pour la grande majorité de services de proximité. Enfin, 62 % des recrutements viennent pallier un départ. Et les départs ont lieu quel que soit le contexte économique, pour différents motifs, tels que les départs en fin de carrière ou encore les démissions.

Quels sont les métiers qui recrutent des profils jeunes diplômés ? Y a-t-il des métiers qui peinent à recruter ?

Les métiers qui recrutent le plus sont les métiers de la maintenance, et notamment sur les postes de mécaniciens ou techniciens automobile, ainsi que les métiers de la carrosserie (carrossier, peintre et carrossier-peintre). Ce sont d’ailleurs, les métiers les plus en tension dans notre branche. Ils ont connu un nombre important de recrutements non aboutis en 2019 : près de 4 900 postes de mécaniciens/techniciens auto sont restés non pourvus. Le secteur de la vente et de la maintenance de véhicule industriel (ou poids lourd) peine également à attirer de nouveaux talents, alors qu’il offre de belles opportunités de carrière.

Enfin, deux autres métiers déclarent d’importantes difficultés de recrutement : les métiers de contrôleur technique et de dépanneur-remorqueur.

On observe également un fort engouement sur les métiers du deux-roues (vente et maintenance cycle et motocycle), notamment depuis la fin du confinement et la progression de l’usage de ces mobilités individuelles.

 

À ne pas manquer !
Nous vous donnons RDV sur le salon Studyrama des formations Automobiles, Aéronautiques, Ferroviaires et Navales. Une occasion unique de découvrir les établissements et d'échanger avec les responsables pédagogiques pour leur poser toutes vos questions !

 

Quels seront les domaines porteurs dans les années à venir ?

Le parc automobile, qui continue à croitre et à vieillir, aura toujours besoin qu’on l’entretienne et qu’on le répare. Les métiers de mécaniciens et de carrossiers sont donc aussi des métiers d’avenir ! Le développement des technologies associées aux aides à la conduite, au véhicule connecté, électrique ou hybride entraine également des besoins en compétences spécifiques pour les techniciens.

LIRE AUSSI >> Le plan #1jeune1solution pour relancer l'emploi des jeunes

Quelles sont les opportunités en alternance par an, et dans ce contexte de crise ?

La branche des services de l’automobile est composée de beaucoup de petites entreprises qui ont la tradition de la transmission des compétences par la formation en alternance.

De plus, les entreprises ont bien pris la mesure des tensions existantes sur le recrutement de certains métiers et agissent pour réduire les difficultés à venir. Ainsi, l’alternance a fortement progressé ces dernières années : + 47 % entre les rentrées 2014 et 2019, garantissant un vivier futur de personnels qualifiés.

A la rentrée 2020, 63,5 % des CFA Pilotes et Associés de la branche (70 % des effectifs en formation en alternance) estiment que les effectifs, tous métiers confondus, se maintiennent et 18,4 % des répondants qu’ils sont en augmentation. Les CFA Pilotes ou Associés ayant répondu à notre enquête de rentrée estiment que les offres de contrats (tous métiers confondus) de la part des entreprises ont été similaires à la rentrée 2019 pour 50,7 % d’entre eux et en augmentation pour 30,7 %.

Ces chiffres attestent du maintien d’un engagement fort des entreprises des services auto en faveur de l’alternance et ce malgré le contexte de crise économique. De plus, les aides financières de l’Etat viennent actuellement en soutien de ces volontés de recrutements.

Tous les domaines des services de l’automobile sont accessibles en alternance : que ce soit la vente ou la maintenance auto, poids lourd, moto ou vélo. Mais aussi la carrosserie ou encore même l’enseignement de la conduite.

LIRE AUSSI >> Une prime allant jusqu’à 8 000 euros pour l’embauche d’un alternan

Est-ce un véritable tremplin vers un premier emploi dans le secteur des services de l'automobile ?

Préparer son diplôme en alternance est le meilleur moyen d’augmenter son employabilité dans la branche. En 2019, près de 72 % des apprentis sont en emploi sept mois après la fin de leur formation. Par ailleurs, la part des jeunes insérés et travaillant dans le métier ciblé a elle aussi progressé. Ainsi, près de 82 % des apprentis insérés le sont au sein du métier ciblé, soit 5 points de plus que l'année précédente.

La branche a également créé des certificats de qualification professionnelle et des titres de branche à finalité professionnelle pour répondre aux besoins spécifiques du secteur. ils sont accessibles en contrat de professionnalisation et en contrat d’apprentissage pour les seconds. Ces certifications témoignent d’un excellent taux d’insertion puisque 91 % des titulaires d’un CQP préparé en contrat de professionnalisation sont en emploi, 6 mois après la fin de leur formation. L’alternance est, sans conteste, un véritable tremplin vers un premier emploi dans le secteur.

LIRE AUSSI >> Ces entreprises qui recrutent en alternance malgré le Covid-19

Pour conclure, pourquoi rejoindre ce secteur ?

La branche est constituée de beaucoup de petites entreprises dans lesquelles les activités sont diversifiées et les postes peuvent être polyvalents. Elle compte également de grandes entreprises (groupements de concessions, enseignes multimarques nationales, etc.) avec des possibilités d’évolutions de carrière intéressantes. Il est aussi possible de se mettre à son compte et de travailler en tant qu’indépendant : il y a notamment beaucoup d’artisans chez les carrossiers et les mécaniciens. Et certains se lancent très jeunes.

Par ailleurs, le secteur propose une grande diversité de métiers (mécaniciens, contrôleurs techniques, peintres, enseignants de la conduite, vendeurs automobiles, réceptionnaires…), qui ont en commun le fait d’être en lien direct avec les besoins des clients. C’est une fierté de se sentir utile lorsque l’on dépanne un automobiliste en panne, ou qu’on accompagne un jeune dans l’apprentissage de la conduite par exemple. Les métiers des services de l'automobile répondent à un enjeu clé : assurer la mobilité des personnes.

Propos recueillis par Rachida Soussi

Agenda
du recrutement