« Les entreprises du transport-logistique recrutent des profils pointus »

Comment le secteur du transport-logistique s'est porté en 2012 ?

Le secteur du transport et de la logistique a plutôt mieux résister que d'autres à la crise. Si l'on reprend les données de l'OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique), une progression de 0,7 % a été enregistrée après une hausse de 1,4 % en 2011. Cela représente près de 700 000 emplois dépendant de la banche transport routier et activités auxiliaires du transport. En 2011, la banche a créé près de 9 000 emplois salariés et près de 4 543, en 2012.

La nature des formations est en train d'évoluer depuis 2010, avec l'importance croissante des formations en apprentissage et des contrats de professionnalisation. Cela se traduit par une volonté de renforcer l'acquisition des compétences acquises en entreprise. C'est la raison pour laquelle les pourcentages de jeunes ayant trouvé un emploi 6 mois après leur sortie du système scolaire restent élevés. On observe également de plus en plus de jeunes qui poursuivent leurs études pour ainsi renforcer leurs niveaux de qualification. Un comportement assez classique en temps de crise, durant laquelle les entreprises visent à privilégier l'expérience professionnelle et l'élévation des niveaux de qualification par rapport aux postes proposés.

Quels sont les domaines porteurs en 2013 ? Dans quels métiers sont-ils particulièrement recherchés ?

Aujourd'hui, les entreprises sont confrontées à un ralentissement de l'activité, à un durcissement des conditions de production et de concurrence. Par conséquence, elles font preuve de beaucoup d'attentisme. Cependant, compte-tenu de ce que représente le secteur en termes d'effectifs, de l'impact que peut avoir la pyramide des âges et encore des stratégies de niche, il y a des recrutements qui s'opèrent. Les besoins se situent dans les métiers de la conduite de marchandises ou de voyageurs. Il y a également des recrutements sur les fonctions d'exploitation, celles de maintenance, notamment dans le transport de voyageurs. Et dans des proportions moindres, sur tout ce qui relève du commercial : l'objectif des entreprises étant de pouvoir négocier et répondre à des appels d'offres lancés par les donneurs d'ordre de plus en plus précis et contraignants, tant du point de vue de la traçabilité, du respect des normes environnementales, de la réactivité...

Quels sont les profils les plus recherchés ?

Ces évolutions plaident en faveur de formations très professionnelles et pointues. Elles favorisent également l'élévation des niveaux de qualification. Pour les fonctions d’exploitation, nous sommes passés du niveau Bac au niveau Bac +2 ; pour les opérateurs logistiques, du CAP au niveau Bac pro logistique. Et les entreprises ont tendance à privilégier les formations en alternance et/ou reposant sur une forte implication de la professionnalisation, et particulièrement sur des profils très pointus.

Propos recueillis par Rachida Soussi