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Stages, alternance, VI...

Stages plus ou moins longs, contrats de professionnalisation ou d’apprentissage : le séjour des étudiants en entreprise s’organise de plusieurs manières. Par-delà leurs différences, souvent revendiquées, les écoles affichent des stages obligatoires, aux objectifs bien définis.

Des stages à chaque étape

Le stage de 1re année permet la découverte du monde de l’entreprise au travers de son organisation et de ses métiers. Dans les écoles d’ingénieurs, il se dénomme “stage ouvrier” ou “stage d’exécution”. Il initie les futurs ingénieurs aux tâches à la chaîne. Suivant l’établissement, il peut être facultatif ou obligatoire, d’une durée variant de un à trois mois. Dans les écoles de commerce, ce stage dit “d’observation” ou “d’application” permet de réaliser, pendant deux ou trois mois, une mission très concrète. De la vente, par exemple.
Autre point commun, le stage de 2e année. À ce niveau, les étudiants peuvent effectuer un stage de trois à six mois selon les écoles. Il est préférable de leur confier une mission qui leur permette de se concentrer sur l’aspect technique d’un projet. Le stage de 2e année implique une véritable mission d’ingénieur d’études débutant. À Supélec, la mission comme le sujet du stage sont très variables. On considère que toute expérience est formatrice, à condition que le stagiaire soit intégré à une équipe.
Les étudiants de dernière année, quant à eux, choisissent une mission qui valide leur projet professionnel. D’une durée de six mois en général, ce stage leur donne l’occasion de mieux cerner une fonction ou un secteur d’activité. Dans les écoles d’ingénieurs, il place d’emblée le stagiaire dans la situation d’un ingénieur débutant. Dans les écoles de commerce, il intervient après la spécialisation, en 2e ou en 3e année. D’importantes responsabilités sont confiées au stagiaire, qui, pendant six mois, peut assumer les fonctions d’un chef de produit ou d’un assistant en contrôle de gestion, en ressources humaines ou en analyse financière.

Le stage de longue durée

Les élèves peuvent également effectuer un stage long d'une année avant d'entreprendre leur troisième année d'études. Suivant les écoles, on l’appelle “année d’immersion”, “année de césure”, “année en entreprise” ou “année jeune ingénieur”. Elle est facultative, mais tout étudiant peut l’envisager, à condition que son projet professionnel soit validé par l’école et qu’il laisse entrevoir l’acquisition de nouvelles compétences. Le stage de longue durée est très profitable aux employeurs. Il leur permet de confier aux stagiaires des projets à conduire de bout en bout. L’entreprise peut donc former le futur cadre à ses besoins. Si elle recherche, par exemple, un jeune chef de produit junior, elle exigera de lui des qualités de commercial, de l'expérience dans le lancement de produits et dans le marketing opérationnel, ainsi que des compétences en nouvelles technologies. Un jeune diplômé réunira difficilement tous ces atouts. « Pour profiter pleinement des services d’un stagiaire embauché pour une longue durée, recommande Anja Dietrich, chef de projet Insertion professionnelle à Euromed Marseille, l’entreprise doit fixer un calendrier, en fonction du tempérament de la recrue. Elle doit donc commencer par tester ses capacités d’écoute et d’apprentissage. Le mieux est de consacrer les deux premiers mois à son information, à son intégration dans l’équipe et à la présentation des missions. Dès le troisième mois, un travail de fond s’amorce. Il est important que l’entreprise lui accorde de l’autonomie, tout en surveillant ce qu’il fait – il a besoin d’être guidé par un mentor. Au bout de cinq ou six mois, il est judicieux de lui proposer une formation supplémentaire au sein de l’entreprise. »
Et, deux ou trois mois avant la fin du stage, il est nécessaire de prendre du recul et de faire le point : interroger le stagiaire sur son degré de satisfaction, évoquer les voies futures de collaboration. L’année de césure peut s’effectuer en France comme à l’étranger. Même les PME emboîtent désormais le pas aux grands groupes (Bouygues Construction, Henkell, BNP Paribas, etc.). Des entreprises étrangères désireuses de s'attacher les services d'ingénieurs français y voient le moyen de tester leurs futures recrues. De même, les groupes français présents à l'étranger peuvent ainsi commencer à miser sur des valeurs sûres pour leurs filiales hors Hexagone.

Le volontariat international

Le Volontariat international en entreprise (VIE) permet à tous les jeunes Français et ressortissants de l’Union européenne d’effectuer une mission de six mois à deux ans au sein d’une entreprise française implantée à l’étranger. Il y a plusieurs avantages pour une entreprise à se tourner vers le VIE. « C’est un moyen de faire connaître la diversité de notre groupe et nos métiers aux jeunes diplômés», note Karine Fernet-Scherer, responsable du recrutement au groupe Crédit Agricole SA. Pour trouver leurs jeunes recrues, les entreprises peuvent consulter le site du Civi (www.civiweb.com), déposer une offre sur celui d’UbiFrance (www.ubifrance.fr), l’Agence française pour le développement international des entreprises, ou s’adresser aux réseaux du Conseil du commerce extérieur de la France et à une chambre de commerce franco-étrangère. Mais l’entreprise doit avant tout satisfaire les conditions d’éligibilité : être de droit français et prouver que la structure d’accueil entretient un lien de partenariat avec la structure contractante (distributeur, filiale, sous-traitant…) ; déposer une demande d’agrément sur le site en fournissant un bilan-compte de résultats qui prouve qu’elle pourra supporter le coût d’un VIE. « Comme UbiFrance est le seul gestionnaire de la procédure VIE, précise Danièle Ilacqua, directrice adjointe du
VIE-Civi à UbiFrance, nous agissons en tant que prestataire de service vis-à-vis des entreprises comme des jeunes. L’entreprise ne signe pas de contrat de travail avec le jeune mais avec nous. Elle nous verse l’indemnité de VIE, les frais de gestion et de protection sociale. Nous rétribuons ensuite le jeune. »
Il n’existe pas de période d’essai. Et l’entreprise ne peut rompre le contrat que pour faute grave ou si son activité à l’étranger n’a plus de raison d’être.

Le stage à l’étranger

La plupart des écoles exigent qu’au moins un des stages s’effectue à l’étranger. Soit dans le cadre d’une formation dans une université partenaire, soit en entreprise. Sur les quarante semaines de stage obligatoires à HEC, la moitié doit être réalisée à l’étranger. Pour d’autres écoles, il n’y a aucun caractère obligatoire, même si cela reste fortement conseillé, comme à Supélec. À noter tout de même que, dans cette école, 60 % des étudiants effectuant leur année de césure entre la deuxième et la troisième année choisissent de partir à l’étranger. De nombreuses écoles affichent leur préférence pour des stages longs en dehors de France. Plusieurs écoles de commerce demandent notamment à leurs étudiants de réaliser un semestre d’études hors Hexagone dans une université partenaire. Ils sont encouragés à entreprendre à la suite un stage dans le pays d’accueil.

L’apprentissage

Le stage n’est pas le seul moyen pour l’entreprise d’accueillir un jeune. Elle peut aussi recourir à l’alternance via l’apprentissage. La multiplication des formations par la voie de l’apprentissage prouve bien que la formule remporte du succès, tant auprès des élèves que des entreprises. Comme le stage, l’apprentissage peut servir de période de test à l’entreprise avant une embauche définitive. D’où l’intérêt pour elle de s’impliquer dans son rôle. En effet, compte tenu de son niveau d’études et du temps qu’il a à passer dans l’entreprise, l’apprenti peut être en mesure, très rapidement, de conduire des missions de bout en bout. « Les apprentis affichent de nombreux atouts, affirme Dominique de Calan, délégué général adjoint de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie). Ils ont une expérience du terrain qui représente au moins la moitié de leur cursus ; l’habitude de travailler avec des collègues, voire de diriger une équipe ; un savoir-faire en matière de gestion de projets. » Pour ne pas ruiner de telles promesses, l’entreprise doit donc valoriser l’apprenti en l’intégrant (c’est un salarié en formation), en lui confiant des missions intéressantes, diversifiées et évolutives. D’un point de vue technique, l’apprentissage s’adresse aux jeunes de moins de 26 ans. Son fonctionnement est simple : l’apprenti partage son temps entre l’école et l’entreprise pendant un à trois ans. Durant cette période, il perçoit une rémunération calculée en pourcentage du Smic. Ce traitement varie en fonction de l’âge et de la durée de la formation.

La professionnalisation

Le contrat de professionnalisation chemine désormais à côté du contrat d’apprentissage. Depuis octobre 2004, il remplace trois formules d’alternance
(le contrat d'orientation, le contrat d'adaptation et de qualification…). Commun aux jeunes (16-25 ans) et aux demandeurs d’emploi, il doit répondre à la fois aux besoins des candidats et à ceux des branches professionnelles. Et il séduit de plus en plus les employeurs des secteurs qui recrutent. Initialement couru par des candidats aux cursus postgraduate, il se développe depuis deux ans dans les programmes grandes écoles. Malgré tout, le pourcentage d’élèves en contrat de professionnalisation reste très faible : à peine 1 % à l’ESC Lille. C’est une formule assez contraignante pour les entreprises, dans la mesure où il faut un accord de branche pour faire financer la formation par un Opca. Mais elle reste plus souple que le contrat d’apprentissage, notamment en ce qui concerne sa durée. Dans la région du Nord, par exemple, le contrat d’apprentissage s’effectue obligatoirement sur deux ans, tandis que le contrat de professionnalisation peut se réaliser sur un an. 

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