Les Japonais aiment mettre un titre en haut de leur CV. En général, ils préfèrent " Personal history " à " Curriculum vitæ " ou " Resume ".
Cette rubrique est plus développée qu’aux Etats-Unis. Par exemple, les Japonais accordant beaucoup d’importance à l’histoire personnelle, et notamment familiale, des candidats.
Le nom s’écrit toujours avant le prénom.
La date de naissance est fondamentale. Les Japonais apprécient également de voir figurer le lieu de naissance. Cet intérêt s’explique aisément : au Japon, l’appartenance régionale est chargée de sens. L’esprit de clan régional crée dans les affaires des solidarités mille fois plus fortes que celles des Bretons ou des Aveyronnais en France...
La situation familiale est également passée au crible. Gare aux étudiants qui postulent tout en étant mariés ou plus généralement aux femmes mariées qui poursuivent leur vie active : ces deux catégories de personnes sont inhabituelles au Japon.
Inspirés des modèles de CV américains des années cinquante, les Japonais n’ont pas intégré les dispositions anti-discriminatoires. Il en résulte qu’il n’est pas rare de trouver dans leurs CV des informations concernant le poids et la taille des candidats, ou sur leur santé et leur acuité visuelle.
Dans un CV japonais, la place accordée à l’éducation est plus importante que celle qui est destinée à l’expérience professionnelle. Les japonais sont restés fidèles à l’ordre chronologique. Aussi bien pour cette rubrique que pour celle de l’expérience professionnelle, vous avez intérêt à respecter cette préférence.
Dans ce pays, le modèle de "l’emploi à vie" l’emportant, cette rubrique est souvent moins développée que la précédente. Mais d’un côté ce modèle s’est relativement érodé ses dernières années et d’un autre, les Japonais ne sont pas idiots au point d’ignorer que ce qui vaut chez eux vaut partout. Aussi, vous n’allez bien évidemment pas passer sous silence vos différentes expériences professionnelles sous prétexte de mieux coller à un modèle de carrière nippon.
En rédigeant cette rubrique, prenez néanmoins bien garde à respecter certaines règles. Soyez très précis sur les dates, le nom et la localisation des entreprises. Les recruteurs japonais mettant moins l’accent sur l’expérience professionnelle que sur la personnalité et l’éducation, vous n’êtes pas censés donner tous les détails des différents postes que vous avez occupés.
Si vous choisissez cependant d’exposer les missions que vous avez assumées dans telle ou telle entreprise, évitez de vous mettre trop en avant. Ne parlez pas de vos initiatives personnelles, de vos réalisations. Au Japon, ce n’est pas votre réussite personnelle qui compte, mais la réussite de l’entreprise.
Les Japonais accordent une importance majeure aux recommandations et aux références. Leur système de recrutement est d’ailleurs entièrement basé sur cela. Au Japon, un individu isolé a peu de chances de trouver un emploi, tout se fait par relation. Les professeurs d’université jouent un rôle fondamental dans le placement de leurs élèves. Ils orientent les étudiants vers les entreprises, font les intermédiaires, ou écrivent pour eux des lettres de recommandation. De fait, les entreprises japonaises n’acceptent pas les candidatures isolées, non assorties d’une recommandation. Vous pourrez donc difficilement vous passer de références. D’autant plus qu’en tant qu’étranger, vous devez redoubler d’efforts pour lever la méfiance des entrepreneurs japonais.
Les recruteurs japonais regardent avec une grande attention cette rubrique, qui constitue un bon moyen de juger une personnalité. Montrez-vous alors comme ils le désirent : soucieux du bien de la collectivité (là encore, les activités à caractère social sont bienvenues) et non point obsédé par la compétition et les challenges individuels.
Cette rubrique intitulée " Special skills " figure assez fréquemment dans les CV japonais. Vous y inscrirez vos compétences particulières (maîtrise de tel ou tel logiciel, telle technique, machine, etc.). Les Japonais placent également souvent dans cette rubrique les différents permis et licences.
Ce qu’ils n’apprécient pas :
Est-ce que cet individu sera loyal vis-à-vis de mon entreprise ?
Est-ce qu’il agira pour le bien de la collectivité ?
Est-ce qu’il saura s’adapter à la culture de l’entreprise ?
Est-ce qu’il travaillera en harmonie avec les autres ?
Est-ce qu’il fera passer la réussite de l’entreprise avant son bien propre ?
Il en résulte que certains traits de caractères, considérés comme des vertus professionnelles dans d’autres pays, sont considérés là-bas comme de véritables défauts. Tout ce qui révèle esprit de compétition, d’initiative, amour des challenges personnels, sens critique, capacité à remettre en cause est très bien vu dans un CV américain, mais fait grincer les dents des patrons japonais. En revanche, le zèle, l’esprit d’obéissance, le dévouement à la collectivité et à l’entreprise sont des vertus absolues. En aucun cas les entrepreneurs japonais considèrent l’individualisme comme un moteur du progrès et de la réussite.
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