La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé permet de faire valoir sa condition auprès des organismes d’accompagnement et des entreprises. Elle est notamment nécessaire pour accéder aux dispositifs de maintien dans l’emploi.
Se faire reconnaître travailleur handicapé est une démarche personnelle et individuelle avant tout. Cette reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) peut intervenir au moment des études, en étant à la recherche d’un emploi, à l’embauche ou en cours d’emploi. L’intérêt de se déclarer tôt travailleur handicapé est de pouvoir « être accompagné dans sa démarche durant ses études et intégrer le monde de l’entreprise et toutes les actions que cette dernière mène en faveur des travailleurs handicapés », déclare une chargée de mission pour l’association Tremplin Études, Handicap, Entreprises. « Aujourd’hui étant donné le contexte législatif et les contraintes pesant sur les entreprises assujetties à l’obligation d’emploi, un jeune diplômé handicapé ne doit pas ou plus hésiter à préciser sur son CV qu’il possède une RQTH, ajoute Dominique Le Douce, responsable du développement associatif de LADAPT (association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées). C’est presque l’assurance d’être convoqué à un entretien d’embauche sous réserve que le CV corresponde bien au besoin de l’entreprise. Cela permet également de faciliter, ultérieurement, les aides à la compensation pour des aménagements de poste par exemple. » Or, seulement 6 % de la population active bénéficie de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), selon Pôle emploi.
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La RQTH n’ouvre pas sur une protection légale. Elle permet d’accéder à un certain nombre de dispositifs favorisant une meilleure insertion professionnelle et la mobilisation d’aides. Elle ouvre notamment droit au bénéfice de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (obligation légale des 6% pour une structure d’au moins 20 salariés). Elle permet également de profiter du soutien du réseau de placement spécialisé Cap emploi, et de services d’organismes spécialisés tels que l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées) et le Fiphfp (Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique). Par exemple, vous pouvez solliciter l’Agefiph pour un financement de votre bilan de compétences et d’orientation professionnelle. Cette reconnaissance permet de bénéficier des dispositifs de maintien dans l’emploi, des aides financières auxquelles sont sensibles les employeurs : financement de formations, d’aménagements de poste, d’écrans adaptés ou encore de prothèses, prime à l’insertion, par exemple.
Cette RQTH permet également d'être embauché dans une entreprise adaptée (par exemple un atelier protégé) en milieu ordinaire, d'accéder à la fonction publique par concours, aménagé ou non, ou par recrutement contractuel spécifique. Par ailleurs, un aménagement d’horaires individualisé permettant de faciliter l’exercice professionnel peut être mis en place, après accord de l’employeur, pour un travailleur handicapé ayant la RQTH.
Pour obtenir cette reconnaissance, il faut déposer un dossier auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) de son département. Dans ce dossier, vous devez faire état de votre handicap, y joindre avis médical et tout document pouvant attester d’une situation de handicap. Votre dossier doit être complété de la manière la plus exhaustive possible et envoyé, en recommandé avec avis de réception, à votre MDPH. Celui-ci sera ensuite examiné par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui statuera sur votre situation. La RQTH est attribuée, pour une durée déterminée, aux personnes âgées de 16 ans et plus, exerçant ou souhaitant exercer une activité professionnelle. A noter que la procédure est longue et peut prendre plusieurs mois.
Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.