Selon le Conseil National du Cuir, plus de 2 000 postes sont à pourvoir chaque année dans la Filière Française du Cuir. Porteuse, la filière cuir recrute dans différents métiers, parfois peu connus des jeunes. Quelles sont ces opportunités et quels sont les profils les plus recherchés par les entreprises du secteur ? Les réponses de Laëtitia Doulcet, animatrice de ResoCUIR, cluster de 80 membres composé d’entreprises, d’artisans, de collectivités territoriales et EPCI, de partenaires socio-économiques, associatifs et d’un collège recherche-innovation-formation.
La crise du Covid-19 a bien entendu impacté tous les secteurs d’activité de notre filière, des artisans aux PME. Cependant, nos entreprises ont répondu présent jusqu’à modifier leurs modes de production, compter sur leurs salariés afin de produire masques, blouses et surblouses. À notre échelle, et par notre cluster ResoCUIR*, nous avons accompagné nos membres à traverser cette crise sanitaire en diffusant régulièrement de l’information sur les différents dispositifs mis en œuvre par le gouvernement comme par nos branches professionnelles.
Les entreprises ont temporairement réduit leur voilure tout en honorant leurs commandes en cours durant cette période et reprennent progressivement leurs activités. Cependant, il est certain que la crise aura un impact sur la masse salariale actuelle. Les intérimaires et salariés en CDD seront les premiers impactés. Pour autant, d’autres secteurs comme la maintenance industrielle sont toujours autant recherchés. La filière cuir reste porteuse pour demain avec des positionnements sur des activités de niche.
Notre région, la Nouvelle Aquitaine, est connue pour être la troisième région française pour le travail du cuir et compte 3 900 salariés dans la filière (tous métiers confondus). C’est également la première région productrice de chaussures.
Au niveau de l’emploi, ce sont des postes de prototypiste, de monteur, de technicien, de cordonnier réparateur, de gainier qui sont, entre autres, recherchés. Il en va même de l’urgence pour certains types de métiers comme les coupeurs et les piqueurs, les agents de maintenance ou encore les techniciens logistiques.
Dans nos entreprises, membres de ResoCUIR, les compétences d’un métier peuvent en enrichir un autre et la formation permet aussi et bien sûr de monter en compétences tout au long de sa carrière professionnelle. Outre les compétences métiers des opérateurs, ce sont avant tout le savoir-être et la motivation qui sont les premiers atouts recherchés par les recruteurs. Les carrières étant de moins en moins linéaires, les recruteurs et chefs d’entreprises s’adaptent !
Concernant les formations professionnelles de nombreux CAP, BAC sont proposés avec des stages en entreprise pour mettre en pratique les enseignements. Comme c’est le cas au Pôle d’Excellence des Métiers du Cuir et du Luxe de Thiviers (24), qui propose des CAP Maroquinerie et Sellerie Générale et où 218 personnes ont été formées depuis 2015. Mais aussi, il existe des formations supérieures d’ingénieur, notamment à Lyon. Les domaines de formation sont surtout orientés vers les mathématiques et le monde scientifique en général.
Le métier de coupeur est essentiel, c’est de lui où part toute la production d’un produit par la coupe ou découpe du cuir en pièces. C’est aussi lors de cette étape que se matérialisent les gains de matière première. C’est un métier technique et précis où il faut maîtriser l’optimisation du cuir en calculant les différentes surfaces de découpe.
Un autre métier tout aussi important est celui d’ingénieur chef d’atelier. C’est lui qui s’occupe de gérer les flux d’activité entre les différents opérateurs et veille à l’organisation de l’atelier entre les différents pôles de production.
Dans les tanneries aussi la main d’œuvre qualifiée se fait rare. Ce secteur d’activité très spécifique demande de solides connaissances en chimie par exemple.
Les recruteurs de la filière publient, en général, sur les réseaux du Pôle Emploi, dans les agences de recrutement d’intérimaires, dans les missions locales, mais aussi sur un site internet spécialisé pour la filière mode, cuir, chaussures : MyCTC.fr
On peut y trouver un tas d’informations relevant de l’actualité de la filière, des petites annonces, des offres d’emploi…
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De nombreuses formations existent selon la diversité des métiers du prototypiste à l’opérateur au contrôle qualité… L’ensemble de ces professions mettent en avant des savoir-faire particuliers et ancestraux qui ne demandent qu’à être transmis de génération en génération pour qu’ils puissent perdurer. La filière cuir se compose d’une chaine de professionnels allant des entreprises de l’outillage, de négoce de peaux, du tannage aux entreprise de la transformation en articles pour l’automobile, l’ameublement, le prêt à porter, la bijouterie ou encore la maroquinerie, la chaussure, la sellerie…
Les perspectives d’évolution sont variées et les parcours des professionnels que l’on côtoie peuvent être tout aussi atypiques. Il n’existe pas une unique voie menant aux métiers du cuir alors lancez-vous !
Propos recueillis par Rachida Soussi
*Créé en janvier 2017, ResoCUIR met en réseau l’ensemble des acteurs de la filière cuir et ses partenaires, accompagne les entreprises dans leur développement économique au travers de projets collaboratifs, innovants, de création d’emplois et d’attractivité des territoires.
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