« L’e-commerce crée de nouvelles opportunités d'emploi pour les jeunes diplômés »

Comment se porte le secteur de la grande distribution depuis la crise sanitaire ?

Contrairement à d’autres secteurs, la grande distribution bénéficie de la crise. Le secteur a enregistré une hausse de 6 à 7 % de son chiffre d’affaires en 2020. Les habitudes alimentaires ont été bouleversées par la crise sanitaire, avec notamment la fermeture des restaurants. Ce qui a profité notamment aux drives qui ont multiplié leur chiffre d’affaires par 3 durant le premier semestre 2020.

Qu’en est-il du e-commerce ?

L’e-commerce poursuit sa croissance. Les entreprises de tous secteurs d’activité développaient déjà leurs activités sur Internet pour répondre aux différents besoins des consommateurs, avant la crise sanitaire. Cependant, la crise a accéléré cette digitalisation du commerce de détail et certaines entreprises ont dû récupérer leur retard pour poursuivre leurs activités durant les deux confinements. C’est le cas par exemple des restaurateurs et des enseignes de produits dits « non-essentiels » qui ont dû développer rapidement leur site marchand pour proposer le click & collect. Toutes ces évolutions et cette demande en hausse créent des opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes diplômés.

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Quels sont les métiers qui recrutent des jeunes diplômés ?

La grande distribution recrute des jeunes diplômés sur la partie opérationnelle, même si celle-ci connaît un ralentissement depuis quelques années maintenant. Elle recherche ainsi des employés libre service (poste accessible dès le Bac) et des chefs de rayon titulaires d’un Bac+3 avec une première expérience en alternance ou d’un Bac+5.

De leurs côtés, les acteurs du e-commerce, pure players ou non, recrutent des chefs de projet e-commerce (Bac+5 avec alternance ou stages), des chargés de développement e-commerce (Bac+5), des e-merchandisers (Bac+3/5), des chargés de projet CRM (Bac+5), des assistants des chefs de projet e-commerce et des chargés de développement (Bac+2/3).

Les métiers de la logistique se portent très bien également avec la hausse de la vente en ligne et du drive. Les jeunes sont très attendus sur les postes de préparateur de commande et d’approvisionneur. Des opportunités sont également à saisir dans les métiers de l’achat et de l’IT. Les développeurs et webdesigners sont notamment très sollicités.

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Quelles sont les compétences attendues dans ces secteurs ?

Outre les diplômes ou les compétences techniques spécifiques à chaque métier, les recruteurs sont attentifs aux savoirs-être (soft skills) comme la polyvalence et la capacité d’adaptation des candidats. Mais aussi à leur culture digitale, qui peut être un véritable atout pour se démarquer des autres candidats. L’anglais est également incontournable dans les domaines du e-commerce et du marketing.

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Comment se faire recruter dans ce contexte de crise ? Comment se démarquer face à la concurrence ?

La crise est là, mais il y a des secteurs qui recrutent ! Les jeunes candidats doivent s’informer et se tourner vers ces domaines plus particulièrement. Par exemple, les jeunes diplômés peuvent postuler au sein des « pure players » qui se portent très bien et recrutent ! Par ailleurs, il ne faut pas s’arrêter sur un intitulé de poste mais plutôt s’attarder sur les compétences demandées pour voir si on correspond ou non au profil recherché.

Pour se démarquer et encore plus en temps de crise où la concurrence est forte, il faut montrer qu’on a envie de travailler dans cette entreprise. Il faut donc personnaliser chacune de ses candidatures. Une fois cette étape passée avec succès, il faut préparer l’entretien en se renseignant sur l’entreprise, le poste, le contexte... Il est important également de poser des questions durant l’entretien - qu’il soit à distance ou en présentiel - pour montrer son intérêt, sa motivation à rejoindre l’entreprise et son travail de recherche réalisé en amont. Attention, un entretien par téléphone ou visioconférence doit être pris avec le même sérieux qu’un entretien en face à face.

Les candidats peuvent également approcher, de manière qualitative, les recruteurs ou les salariés des entreprises qu’ils visent sur les réseaux sociaux pour leur envoyer leur CV, poser des questions sur les postes. Enfin, il faudra également faire preuve de persévérance. Il ne faut pas hésiter à relancer les entreprises lorsque l’on n’a pas de réponse. Parfois, les candidatures passent à la trappe car les recruteurs en reçoivent beaucoup. La relance est là pour leur donner un nouvel élan.

Propos recueillis par Rachida Soussi