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Covid-19 : « Les restaurateurs anticipent leurs recrutements tout en restant prudents »

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Le secteur de l'hôtellerie-restauration a essuyé les plâtres de la crise sanitaire liée à l'épidémie de la Covid-19. Comment les professionnels du secteur se préparent à la reprise ? Quelles seront les opportunités pour les jeunes diplômés et les étudiants en quête d'un premier emploi ou d'un job d'été dans le secteur ? Le point avec Adrien Moreira, CEO de Bruce, agence de recrutement 100 % digitale.


Comment se portent les secteurs de l'hôtellerie-restauration en 2021 ?

Cette année passée et plus particulièrement ces 6 derniers mois ont été très compliqués pour les secteurs de l’hôtellerie-restauration. A notre échelle, nous avons vu un secteur à l’arrêt avec très peu de demandes de recrutement. Bien que la profession soit toujours dans le flou concernant la date de réouverture de leurs établissements et sur les modalités de la reprise, nous voyons un regain d’optimisme avec la perspective d’une réouverture des restaurants en mai. Le secteur commence à voir le bout du tunnel.

Même si on ne sera pas à un retour à la normal avec l’instauration probable de jauges et la mise en place de protocoles sanitaires, ils peuvent s’attendre à ce que les clients soient au rendez-vous. L’attente de la réouverture est tout aussi partagée par la population qui après des mois de restrictions n’attend plus qu’une chose : pouvoir se retrouver autour d’une table et profiter des vacances le moment venu.

Le secteur a à présent plus de visibilité concernant la réouverture des établissements : dès le 19 mai, les terrasses des restaurants pourront de nouveau accueillir les clients, avec maximum 6 personnes par table. Dès le 9 juin, ce sont les salles qui pourront accueillir les clients, toujours dans la limite de 6 personnes par table. Il est possible que ces règles évoluent à partir du 30 juin prochain.

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Comment se préparent-ils à la reprise ?

Même si nous attendons une reprise courant mai, les hôteliers et restaurateurs ont du mal à anticiper leurs besoins en personnels car ils manquent encore de visibilité concernant la date de réouverture et l’assouplissement des mesures de freinage. De plus, les français restent attentifs à l’évolution du contexte sanitaire et aux annonces gouvernementales. D’après une étude, 45 % d’entre eux envisagent de réserver moins d’un mois avant leur départ. Les restaurateurs vont donc devoir faire appel à des contrats courts comme l’intérim pour faire face à ce manque de visibilité et au pic d’activité attendu.

Malgré ce contexte, les restaurateurs doivent anticiper leurs recrutements même en restant prudents. L’objectif est de rapidement identifier les compétences clés dont ils auront besoin pour reprendre leur activité. La tension peut être particulièrement forte à l'approche de l'été. Le nombre de travailleurs saisonniers est estimé à 300 000 pour juillet et août. Avec l’afflux d'offres qu’il va y avoir au même moment, les établissements vont devoir se démarquer en travaillant leur marque employeur et en tissant des partenariats écoles.

Quels sont les profils qui seront les plus recherchés par les entreprises de ces secteurs ?

Avant la crise, les entreprises du secteur faisait appel à nous pour les aider à recruter sur de nombreux métiers en hôtellerie-restauration y compris des postes de commis, serveur, équipier en restauration, plongeur, femme de chambre ou encore réceptionniste. Elles peuvent accepter des profils sans expérience mais nous demandent surtout des qualités liées au savoir-être, comme le souci du service client, la ponctualité...

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Les étudiants pourront-ils postuler dans le cadre d'un job d'été ?

Avec la reprise du secteur et le pic d’activité attendu, cet été restera propice aux jobs étudiants. Les étudiants peuvent postuler sur notre site aux offres qui les intéressent. Avant tout, nous leur conseillons de s’inscrire dès à présent en téléchargeant notre application, de renseigner leur profil et leurs préférences. Nous utilisons l’intelligence artificielle et un algorithme de matching qui nous permettent de mettre en relation les candidats avec les offres qui leur correspondent sans qu’ils aient à y postuler. Nos chargés de recrutement prennent ensuite contact avec eux pour présenter la mission plus en détail et faire passer les entretiens.

Les jeunes diplômés de ces secteurs peuvent-ils être rassurés ?

Si les clients semblent prêts à revenir, les restaurateurs craignent que ce ne soit pas le cas de leurs salariés. Après six mois de fermeture, la crise sanitaire a poussé de nombreux professionnels du secteur à changer de voie. Selon une étude réalisée par les organismes professionnels du secteur, 100 000 salariés pourraient ne pas reprendre leur activité.

Outre le manque de main-d'œuvre, la profession est également confrontée à des problèmes de formation, alors que les apprentis n'ont pas pu obtenir de diplôme depuis un an. Il y aura donc forcément un renouvellement des effectifs qui se fera, en partie, au bénéfice des jeunes diplômés.

Reste la question de décrocher ce premier job, avec un manque d’expériences pratiques dans le secteur à cause de la crise. Les employeurs peuvent être plus réticents. Heureusement, il existe des dispositifs pour encourager l’emploi des jeunes comme la plateforme #1jeune1solution.

De plus, l'intérim est une bonne option pour les jeunes diplômés car ce contrat peut servir de tremplin vers un emploi en CDI. Il permet aussi aux jeunes d’étoffer leur CV. La flexibilité du contrat d’intérim va permettre à l’employeur d’embaucher en toute sérénité et donner l’opportunité au jeune diplômé de faire ses preuves. C’est un contrat gagnant-gagnant.

Propos recueillis par Rachida Soussi

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