Le BTP souffre depuis plusieurs années de la crise. 2014 a été une année difficile : l’emploi a enregistré un net recul, et particulièrement cet été et à l’automne. 2015 devrait être une nouvelle année complexe en matière d’emplois. Pour autant, il y a une volonté de relancer l’activité et notamment la construction de logements neufs avec, par exemple, la loi Pinel et la simplification des démarches administratives pour accéder au logement. Mais les effets d’un tel plan de relance ne devraient se faire sentir qu’à partir de 2016.
Le secteur emploie près d’un million et demi de salariés ; cela implique de nombreuses opportunités de remplacement des départs à la retraite. Le vieillissement de la population active est en effet important dans le secteur. Les entreprises doivent donc recruter pour pallier à ces prochains départs. Par ailleurs, nombre d’entreprises du bâtiment et de la construction font face à des difficultés de recrutement. En cause : un déficit d’image du secteur. Pourtant, elles se distinguent notamment par la possibilité de faire carrière avec ou sans diplôme tout en bénéficiant de politiques salariales attractives. Cependant, face à la crise, les entreprises sont prudentes et deviennent de plus en plus exigeantes quant aux profils recherchés. Les embauches de jeunes diplômés concernent majoritairement les postes de conducteurs de chantier et de chargés d’affaires.
Les profils Bac +2/3 seront les plus recherchés. La culture de l’alternance est très ancrée dans le secteur. Ce dispositif reste un très bon tremplin vers l’emploi. Les étudiants ne doivent pas hésiter à mettre un pied dans l’entreprise, et ce, le plus tôt possible. Il faut multiplier les stages ou favoriser l’alternance dans son parcours de formation pour développer son employabilité et rencontrer potentiellement son futur employeur.
D’une manière générale, les qualités en termes de savoir-être restent primordiales. On attend des jeunes qu’ils respectent les horaires et les consignes, qu’ils fassent montre de discipline et de motivation, qu’ils aient une capacité à travailler en équipe. L’envie d’évoluer dans le secteur et dans l’entreprise est aussi importante. Les évolutions professionnelles peuvent être rapides selon les profils et les aspirations des candidats.
Les salaires sont attractifs et progressent au fil des ans. Au premier semestre 2014 le salaire moyen non-cadre dans le secteur du BTP était de 1 617 euros bruts, en hausse de 1,05 % par rapport au premier semestre 2013, selon le baromètre Randstad des salaires non cadres.
À titre indicatif, un ouvrier peut espérer entre 1 460 et 1 600 euros bruts par mois ; un électricien ou un plombier gagne entre 1 700 et 2 000 € bruts. Un conducteur de travaux entre 2 000 et 2 500 € bruts par mois selon son expérience. Un ingénieur peut, quant à lui, gagner entre 45 000 et 60 000 euros bruts par an, selon son profil et son expérience.
Propos recueillis par Rachida Soussi
3 questions à…
Patrice Ras, expert du recrutement et auteur de "Le grand livre de la lettre de motivation", aux éditions Studyrama.