Le ton est donné par Xavier Mouly, practice manager entreprise digitale chez Gfi Informatique : « Le digital et Internet en particulier sont au cœur de la croissance française de ces prochaines années ». Selon l’enquête d’insertion professionnelle de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), 86 % des diplômés 2011 en « Informatique, télécommunications, multimédia » étaient en emploi en avril 2012. Choisir de travailler dans le numérique est donc un pari sur l’avenir.
Les nouvelles technologies génèrent de nouveaux métiers. Le développeur frontend en est un exemple. Pour répondre à un besoin de qualité croissant, les différents navigateurs Internet respectent de plus en plus des normes. Le développeur frontend en tient compte dans son travail. « Ce métier demande à la fois des compétences en développement informatique, une sensibilité esthétique et ergonomique ainsi qu’un esprit de veille dans un univers technologique en constante évolution », explique Xavier Mouly. Parmi les métiers émergents, on peut noter également ceux liés aux « big data » (grandes quantités de données). « Avec l’évolution rapide des canaux digitaux, il y aura une explosion des données clients. Les marketeurs auront un nouveau défi : interpréter et utiliser au mieux les données pour optimiser les résultats des campagnes marketing. Les entreprises ne peuvent utiliser actuellement que la moitié de leurs données client ! Le phénomène du big data prendra le dessus. La demande de « data scientist » sera alors importante. C’est déjà un profil très rare et très recherché », affirme Heïke Nowak, responsable marketing EMEA d'Aprimo (logiciel de marketing intégré). Attention, les data scientists devront disposer de compétences dans la statistique, la programmation linguistique et algorithmique pour interpréter les données.
Loin d’être nouveau, « le métier de webmaster se définit pourtant un peu plus chaque jour. On voit se dessiner deux grandes tendances. D’un côté des profils de généralistes, des « touche-à-tout ». Leur principal atout est d’avoir une vision globale d'un projet. Ils sont capables d’associer conception technique, éditoriale et graphique. A l’opposé, d’autres sont extrêmement spécialisés dans des domaines très pointus (frameworks, webdesign, référencement…) », confie Sou Mookien, DRH d’OVH, spécialiste de l’hébergement. De même pour les « développeurs web », des profils différents des développeurs classiques. « C’est un webmaster, sans la partie « graphiste », qui détient une maîtrise de logiciels spécifiques et de langages informatiques classiques, type Perl. »
3 questions à…
Patrice Ras, expert du recrutement et auteur de "Le grand livre de la lettre de motivation", aux éditions Studyrama.