Les écoles et les universités encouragent de plus en plus la création d’entreprise, et beaucoup disposent aujourd’hui de leur propre incubateur. C’est notamment le cas des écoles de commerce, comme l’ESSEC, l’EDHEC, SKEMA, HEC, Neoma, Kedge ou l’EMLyon, et des écoles d’ingénieurs, comme Arts & Métiers Paris Tech, Centrale Supélec, TélécomParisTech ou l’INSA Centre Val de Loire. « Le monde du travail change et nous souhaitons insuffler l’esprit entrepreneurial, explique Estelle Basquin, responsable de l’incubateur Paris-Dauphine. Les compétences que vont acquérir les étudiants, comme le bon sens, la pro-activité, l’écoute ou le partage, serviront quel que soit leur métier ensuite ».
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Concrètement, les écoles et universités mettent en place des programmes d’accompagnement pour les jeunes entrepreneurs. Joen Fiandino, co-fondateur de BeNativ, a choisi le Creativ Labz de l’Université de Reims Champagne-Ardenne pour développer sa plateforme de services dans le jeu vidéo. « On a suivi des ateliers pour être sensibilisé à tous les métiers, puisqu’en tant que chef d’entreprise, on est amené à toucher à tout. Ensuite, nous avions un accompagnement personnalisé avec un référent pour répondre aux problématiques propres à notre entreprise. Comme on avait souvent la tête dans le projet, cet avis extérieur était très important car il nous poussait à prendre du recul ».
En plus de formations théoriques et de conseils, les incubateurs proposent des locaux, individuels ou en co-working, à des prix attractifs. Plusieurs projets y sont développés en même temps. Ainsi, les jeunes entrepreneurs élargissent leur réseau et travaillent dans une certaine émulation. L’incubation en école permet aussi de devenir étudiant-entrepreneur et de faciliter l’accès à de nombreux concours et à certains groupes d’investisseurs.
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Pour entrer dans ces incubateurs, chaque établissement pose ses propres conditions. La plupart demandent qu’au moins l’un des porteurs de projet soit en cours d’études ou diplômé de l’établissement. Puis, chaque école sélectionne ses futurs incubés selon ses critères. Par exemple, à l’ESSEC « les équipes passent un entretien de sélection, explique Julien Morel, directeur du programme ESSEC Ventures. Nous évaluons leur business plan, leur business model et leur degré d’innovation. Nous mesurons ensuite la motivation de l’équipe : ont-ils les yeux qui brillent en parlant de leur projet ? ». L’école peut prendre des parts dans le capital du projet ou non. Après plusieurs mois d’incubation, les entreprises intègrent d’autres programmes d’incubation ou d’accélération, ou prennent leurs propres locaux pour vivre d’elles-mêmes.
Il existe presque autant de modèles d’incubation que d’écoles, en plus des incubateurs non scolaires. Comment ne pas s’y perdre ? « Il est important de bien choisir la structure par laquelle on va être accompagné, recommande Estelle Basquin. Il faut bien se renseigner dessus, mais aussi bien connaître les besoins du projet ou de l'entreprise à l’instant T. Savoir à quelle étape de développement on se trouve pour savoir ce qu'on vient y chercher. Il faut pouvoir faire un choix en toute connaissance de cause et non par défaut ».
Nina Simonneau
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.