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Aéronautique : les ingénieurs manquent cruellement à l’appel

Le secteur de l'aéronautique et du spatial recrute
Le secteur de l’aéronautique et du spatial recrute de nombreux jeunes diplômés. Des ingénieurs, techniciens, opérateurs, mécaniciens ayant de bonnes capacités d’adaptation sont particulièrement attendus. Tel est le constat du deuxième observatoire des métiers de l’air et de l’espace* réalisé par l’IPSA et l’IPSOS. Tous les résultats de l’enquête.


Sans conteste, le secteur de l’aéronautique et du spatial est très porteur. Une croissance annuelle de l’ordre de 4,4 % sur les deux dernières décennies, la hausse de la fréquentation des vols et un doublement du trafic aérien mondial prévu d’ici 2037 sont autant de facteurs qui dynamisent le secteur. « Si les besoins des entreprises du secteur sont déjà très importants, ils le seront davantage dans les années à venir », affirme Francis Pollet, directeur général de l’IPSA (école d’ingénieurs aéronautique et aérospatiale).

Les entreprises interrogées en 2019 sont d’ailleurs très confiantes. 98 % d’entre elles estiment que le secteur se porte bien. Ce résultat très encourageant se répercute sur leurs perspectives de recrutement : 84 % des dirigeants interrogés se disent optimistes à ce sujet, soit 10 points de plus que l’observatoire 2017. Une aubaine pour les jeunes diplômés.

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Les métiers qui recrutent dans le secteur aéronautique et spatial

Certains domaines nécessiteront des recrutements plus importants dans le futur. C’est notamment le cas de la R&D, la maintenance/réparation/après-vente, les bureaux d’études, la production ou encore les systèmes embarqués. « L’intelligence artificielle, le big data, les drones mais aussi le développement durable (avions hybrides et électriques) contribueront également à la dynamique de l’emploi », ajoute Francis Pollet.

Mais quels sont les profils recherchés par les entreprises françaises et étrangères ? Parmi les 200 dirigeants d’entreprises du secteur sondés par cet observatoire, 90 % d’entre eux recensent d’importants besoins en opérateurs et mécaniciens (+10 points par rapport à l’observatoire 2017) et 90 % jugent aussi importants les besoins en techniciens supérieurs (+6 points).

Les besoins en ingénieurs se maintiennent à un niveau similaire à 2017 : ils s’élèvent à 89 %. Les entreprises sondées recherchent, et rechercheront dans les années à venir, plus particulièrement, des ingénieurs méthodes/industrialisation process, des ingénieurs cybersécurité aéronautique, des ingénieurs bureau d’études aéronautique ou spatial, des ingénieurs intelligence artificielle, des ingénieurs production, des ingénieurs qualité. Toutefois, les ingénieurs manquent encore cruellement à l’appel. « Nous ne formons pas assez d’ingénieurs dans nos écoles pour répondre à tous les besoins des entreprises nationales et internationales », rappelle Francis Pollet.

Autres profils recherchés : les bachelors technologiques qui concentrent 64 % des besoins importants.

Les compétences recherchées par les entreprises aéronautiques

Outre les compétences techniques, les recruteurs sont très attentifs aux compétences comportementales. Ainsi, l’esprit d’initiative et les capacités d’adaptation sont cités par 75 % des répondants. Autres qualités très recherchées chez un jeune diplômé d’une école d’ingénieurs : la capacité à s’intégrer dans une nouvelle équipe et la capacité à apprendre et progresser dans l’entreprise.

Un bon niveau académique apparaît en quatrième position. « Rien d’étonnant, rassure le directeur de l’IPSA. Les diplômes font partie des acquis et les entreprises s’attachent alors aux compétences comportementales. » L’ouverture à l’international et la bonne connaissance du monde de l’entreprise viennent ensuite. « Les entreprises recherchent surtout des jeunes capables d’apprendre au quotidien car 80 % des métiers qui occuperont le cœur de l’activité dans 10 ans n’existent pas encore », confie le directeur général de l’IPSA.

Les jeunes et futurs diplômés de l’aéronautique peuvent donc se rassurer. Le secteur a encore de belles années devant lui !

Rachida Soussi

* Méthodologie : Enquête réalisée par téléphone entre le 9 avril et le 16 mai 2019, auprès d’un échantillon représentatif de 200 dirigeants d’entreprises du secteur aéronautique et spatial.

 

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