Poursuivre une formation Bac+5/6 en Université

Le DESS (Diplôme d'études supérieures spécialisées) a été remplacé par le Master professionnel. Comme son nom l'indique, il a une visée essentiellement professionnelle et peut aussi permettre d'acquérir une double compétence.

À la rentrée 2007, il existait près de 4 500 programmes de Masters. Le Master professionnel est accessible avec une Licence et dure deux ans, soit quatre semestres, avec 250 à 450 heures de cours par an.

Master professionnel : des formules variées

L'articulation entre les deux années varie selon les établissements. Parfois, les cours de Master sont communs en Master 1 et en Master 2, et le choix entre Master professionnel et Master recherche intervient à la fin du troisième semestre. Dans d'autres universités, les étudiants se déterminent entre Master professionnel et Master recherche en fin de Master 1.

Enfin, dans une troisième catégorie d'établissements, il y a continuité entre première et deuxième année. L'étudiant choisit alors entre Master recherche et Master professionnel dès le Master 1, après son année de Licence. Dans les IAE (Instituts d'administration des entreprises), le CAAE (Certificat d'aptitude à l'administration des entreprises) a également été remplacé par le MAE (Master d'administration des entreprises).

Master professionnel et insertion professionnelle

Sa bonne réputation repose justement sur l'insertion professionnelle de ses diplômés. L'ouverture d'une spécialité de Master professionnel ne peut d'ailleurs être obtenue que si un métier a été identifié. Les entreprises participent en général au cursus. Un stage de trois mois au minimum permet aux étudiants de se familiariser avec le monde du travail. Il donne lieu à la rédaction et à la soutenance d'un rapport. Le Master professionnel peut répondre à deux objectifs : l'acquisition d'une spécialisation ou d'une double compétence.

La spécialisation est le plus souvent recherchée par les étudiants qui ont eu des parcours généralistes. On voit aussi de plus en plus de diplômés d'écoles de commerce entreprendre ce programme pour compléter leur formation une spécialisation. Le Master professionnel peut également permettre d'acquérir une double compétence. C'est cas pour un ingénieur inscrit en Master Commerce international. Sur le marché du travail, Il pourra se prévaloir d'une véritable valeur ajoutée. Mais attention à la superposition inutile de diplômes assez similaires !

Pour offrir davantage de débouchés à leurs étudiants, les écoles et les universités proposent la formule de l'alternance, qui séduit. À en croire les DRH, l'alternance est synonyme de projet professionnel bien ficelé et de parcours cohérent. Ils disent aussi rechercher davantage de jeunes expérimentés ou des profils « préactifs », c'est-à-dire des jeunes diplômés opérationnels.

Un Master entre théorie et pratique

Mais une réelle expérience professionnelle fait souvent défaut aux universitaires des filières générales (droites, économie, sciences, lettres par exemple), aux parcours académiques jugés parfois trop théoriques. L'alternance peut pallier cette lacune et contribuer à développer les compétences attendues par les entreprises. Le principe ? Alterner d'où le nom de cette formule, un cursus théorique et une formation pratique. Il s'agit donc de « surfer » entre des périodes de cours et des séjours en entreprise. L'alternance se déroule dans le cadre d'un contrat d'apprentissage ou d'un contrat de professionnalisation. Mais de nombreuses formations de Masters optent également pour le principe des stages alternés. Tous les domaines sont couverts, des plus classiques - comme le management, l'administration et la gestion des entreprises, le commerce, le marketing et les services, la banque et les assurances, la communication, la gestion des ressources humaines, l'ingénierie d'affaires, l'informatique et l'industrie -, aux plus spécifiques, comme le développement durable, le management des risques, la logistique les transports, etc.

Le Master en alternance : une formule aux débouchés porteurs

La plupart des formations professionnalisantes universitaires peuvent y avoir recours, à l'instar du Master 2 Consultant en affaires internationales de l'université Paris 1- Panthéon-Sorbonne. L'alternance s'impose parfois comme une spécialisation pédagogique correspondant à des besoins d'un secteur d'activité précis ou à une spécialisation métier. Parfois, les entreprises (petites moyennes ou grandes) se rapprochent de l'université ou d'une école pour finaliser un diplôme qui soit reconnu, gratuit, et qui garantisse au plan pédagogique un certain nombre de principes. Certaines formations du CFA Sup 2000 correspondent à des demandes exclusives issues de partenariats avec de grands groupes tels que la SNCF et la RATP, Carrefour ou encore Sephora. L'alternance permet donc d'obtenir un diplôme aux débouchés porteurs, de bénéficier d'une formation diplômante ou qualifiante tout en travaillant.

Le Master en alternance : un dispositif lucratif et gratuit

L'avantage financier est aussi indéniable. C'est pour cette raison que de plus en plus d'étudiants choisissent de préparer leur formation en alternance. Ce dispositif permet aux moins aisés de préparer un diplôme de haut niveau tout en étant rémunérés et sans avoir à payer de frais de scolarité. Le contrat de travail permet d'obtenir un statut de salarié et donc de recevoir un salaire qui correspond à un pourcentage du Smic déterminé en fonction de son âge et de sa formation. Une année passée en alternance s'apparente souvent à une année complète d'expérience salariée. Elle est d'autant plus valorisante pour les scientifiques qui cherchent à acquérir une double compétence. Certes, ce dispositif, qui permet d'enrichir son CV, est un moyen pédagogique comme un autre. Il est, toutefois, exigeant, puisqu'il implique de pouvoir concilier à la fois vie professionnelle et vie étudiante. Cet investissement personnel est largement récompensé au final. L'alternance préfigure dans bien des cas une embauche définitive.

Le Master en alternance : un programme sélectif

Mais entrer dans un dispositif, aussi excellent soit-il, pour appréhender au mieux sa carrière professionnelle n'est pas sans quelques contraintes. À commencer par la sélection. Déjà rigoureuse en Master, celle-ci l'est encore davantage lorsqu'on postule à une formation préparée en alternance. D'une part, il faut démontrer une réelle motivation à poursuivre une telle formation et présenter un dossier aux résultats académiques « irréprochables ». D'autre part, les entreprises utilisent un processus de sélection comparable à celui que vous pourriez rencontrer si vous briguiez un emploi non assorti d'une formation. En d'autres termes, placez-vous plus que jamais dans les conditions d'un entretien de recrutement lorsque vous y serez convoqué. Les entreprises sont libres d'assurer leur propre recrutement. Dans la pratique, elles s'en remettent aux établissements. Charge à eux d'opérer une première sélection des candidats avant que l'entreprise ne vous rencontre. Présenter une candidature dans une formation an alternance suppose, là encore plus que jamais, d'avoir une idée précise de son projet professionnel.

Master en alternance: expérimenter immédiatement ses acquis sur le terrain

Yves Portelli est directeur délégué au développement d'Advancia et de Negocia
« L'alternance offre une expérience en entreprise plus longue que le stage et une adaptation immédiate au monde de l'emploi. Ce dispositif permet également à l'étudiant de mener un vrai projet sur deux ans, ce qui est essentiel pour une formation en entrepreneuriat comme la nôtre : 45 % des cours et options sont choisis par l'étudiant en fonction de son projet professionnel. L'apprentissage lui permet donc de l'affiner et d'expérimenter immédiatement ses acquis sur le terrain. L'apprenti bénéficie d'un emploi rémunéré et est exonéré des frais de scolarité. Elle convient particulièrement à des étudiants matures et motivés, en quête d'autonomie, souhaitant prendre vite contact avec la réalité du marché du travail et construire peu à peu leur CV. C'est un choix difficile car, tout en étant étudiant, il est aussi un salarié, avec les responsabilités que cela induit, et alterne en Master Entrepreneuriat, deux semaines en entreprise, une semaine à l'école. Au total, 40 % de nos étudiants ont été recrutés dans leur entreprise d'accueil. »

Le Master recherche a remplacé le DEA (Diplôme d'études approfondies). Les étudiants qui l'entreprennent peuvent compléter ensuite leur formation par un Doctorat. Mais ils sont peu nombreux à poursuivre jusqu'en thèse.

Cursus à Bac +5, les Masters recherche s'inscrivent dans une logique de poursuite d'études. En réalité, ils accueillent deux types de populations.

Master recherche : deux publics, deux objectifs

Le premier se destine à la recherche. Le Master recherche est alors la première étape vers la réalisation de ce projet. C'est le passeport indispensable à toute inscription en thèse. Mais seul un étudiant sur deux en prépare une après son M2. À l'université du Littoral Côte d'Opale, moins de 5 % des étudiants sont en Doctorat. Le second type de population recherche une spécialisation pointue. C'est le cas de l'étudiant qui, après un Master Droit de la santé, intègre une école d'avocats et se spécialise en relations hôpitaux / patients. Pour dynamiser le Master recherche et lui permettre de se défaire de sa réputation de cursus trop théorique, totalement coupé des réalités du monde professionnel, l'Éducation nationale et la Recherche ont dépoussiéré les écoles doctorales, à la rentrée 2000. Ces dernières ont pour mission de former des chercheurs capables de trouver du travail dans des entreprises.

Écoles doctorales : vers la professionnalisation du Master recherche

Les écoles doctorales ont pour vocation d'encadrer l'étudiant dans ses recherches, de l'aider à bâtir un projet professionnel par des modules de cours, des formations, des conférences sur les métiers de la recherche... Avec les écoles doctorales, on s'achemine donc vers la professionnalisation de ce cursus. Cela pourrait en faire un diplôme de plus en plus recommandable aux salariés (voir encadré Vendre son DEA). Les écoles doctorales, qui permettent aux établissements de regrouper leurs forces en matière de recherche, doivent afficher des résultats non seulement scientifiques, mais également en termes de débouchés professionnels. En effet, on doit pouvoir intégrer le marché de l'emploi à l'issue d'un Master recherche sans passer par la case Doctorat.

Master recherche : les apports du programme

« Cinq ans d'études à l'université permettent d'acquérir non seulement des compétences propres à chaque Master (savoirs et savoir-faire), mais aussi des compétences transversales (autonomie, capacité à résoudre des problèmes complexes et travail en équipe) », estime Claudie Pion, conseillère d'orientation au SCUIO (Service commun universitaire d'information et d'orientation) de l'université d'Avignon et des Pays du Vaucluse.

Intégrer une école d'ingénieurs après un Master recherche

Autre débouché après un Master recherche : intégrer une école d'ingénieurs. D'autres étudiants choisissent, après l'obtention d'un diplôme « valorisé » sur le marché de l'emploi - celui d'ingénieur, par exemple -, de compléter leur formation par un Master recherche. Ils souhaitent obtenir une double compétence. La « culture recherche » permet en effet d'afficher « un certain détachement et une distance qui peuvent être appréciés, y compris dans une entreprise », souligne Bruno Bethouart. Pour savoir si vous êtes intéressé par la recherche, des modules d'initiation sont proposés en première année de Master. Avant de sélectionner votre formation, « intéressez-vous à son contenu et à son intérêt eu égard à votre projet ; renseignez-vous sur les liens annoncés avec les milieux professionnels », conseille Claudie Pion.