Malgré une légère baisse des recrutements durant le premier confinement lié à la crise sanitaire, le secteur du numérique est encore créateur d’emplois : 4 600 postes ont été créés en 2020, selon Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France. Et malgré la crise sanitaire, les entreprise peinent toujours à recruter des profils IT. En cause : l’inadéquation entre les compétences IT nécessaires au développement des entreprises et les profils disponibles sur le marché. Selon une étude menée par le cabinet Michael Page Technology, près de 8 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés à recruter des experts de l’IT.
Mais quels sont les profils les plus recherchés ? Sans surprise, « les développeurs maitrisant plusieurs langages informatiques sont particulièrement recherchés, confirme Sacha Kalusevic, directeur senior et expert du recrutement IT au sein de Page Personnel, cabinet de recrutement et de l’intérim spécialisés. Ces profils n’ont donc aucun souci à se faire quant à leur insertion professionnelle, notamment avec la montée des projets IT dans les entreprises pour faire face aux nouvelles méthodes de travail à distance et d’échanges sans contact. Il faut également sécuriser ces échanges et faire face aux nombreuses cyberattaques. » La cybersécurité recrute massivement : 3,5 millions de postes seraient à pourvoir dans le monde en 2021, selon l’étude « Global Digital Trust Insights 2021 », menée par le cabinet d’audit et de conseil PwC. « Les jeunes diplômés ont une très belle carte à jouer dans ce domaine d’expertise, puisqu’on ne forme pas assez d’experts pour répondre aux besoins des organisations dans ce domaine », indique Karl Rigal, directeur marketing de Stedy, cabinet de conseil en ingénierie et technologie.
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Autre domaine qui recrute : l’intelligence artificielle. « Pour assurer compétitivité et sécurité, la manipulation des données est capitale aujourd’hui pour de nombreuses entreprises IT, mais pas seulement, ajoute Sacha Kalusevic. La filière manque cruellement de compétences et accuse un réel retard en France. On ne forme pas assez de bons mathématiciens et statisticiens dans l’Hexagone pour répondre aux exigences et aux nouveaux besoins des entreprises en matière de Data et d’intelligence artificielle. Les profils sont donc rares et les entreprises peinent à les recruter. »
Chez Alten, 2 800 recrutements sont prévus en France, en 2021. La moitié des postes sont ouverts aux jeunes diplômés et jeunes expérimentés. Alten recrute dans des domaines variés comme la gouvernance, l’AMOA, la gestion de projet, le développement logiciel, le cloud, la data, la sécurité et les télécoms. Devoteam prévoit 1 200 recrutements, dont 25 % de profils juniors (moins de 2 ans d'expérience). Les profils Bac+5 issus d’écoles d'ingénieurs, d’écoles de commerce/management et d’universités sont très attendus. HELPLINE, qui accompagne la transformation digitale des entreprises, recrute 400 CDI, 100 CDD, 100 contrats en alternance ainsi que 60 stagiaires, dans les métiers de l’ingénierie du poste de travail, les métiers de la gestion de la connaissance, ainsi que dans les fonctions support. Acteur de la transformation industrielle et digitale, le groupe Open ambitionne de recruter 850 collaborateurs, dont 30 % de profils juniors (moins de 2 ans d'expérience). Des développeurs (Full Stack, Front End, Mobile), des UX/UI designers, des chefs de projet, des ingénieurs cloud/cybersécurité/systèmes & réseaux, des data scientists, des data analysts sont notamment recherchés.
SAP France (marché des applications d'entreprise) recrute environ 250 collaborateurs par an, dont une centaine de stagiaires et alternants. Sopra Steria, société spécialisée dans les transformations numériques, propose 2 500 CDI et 215 contrats en alternance. Des développeurs, des consultants et des chefs de projet sont notamment attendus. Talan, spécialiste de la transformation digitale, souhaite recruter 600 CDI, en France. 10 % des recrutements concernent les profils jeunes diplômés et 3 % des stagiaires et alternants.
Pensez également aux petites structures et aux start-up au moment de postuler. Elles recrutent massivement des jeunes. « C’est l’occasion pour les jeunes de faire leurs armes, avant d’intégrer de plus grosses structures, pour ceux qui souhaitent faire carrière dans une plus grosse structure. La start-up montpelliéraine KINVENT qui développe et conçoit des objets connectés pour la rééducation, recherche trois jeunes diplômés pour son équipe de développement informatique et en biomécanique. Systancia (solutions de cybersécurité et de virtualisation d’applications) ouvre 25 postes en 2021.
La fonction publique offre également des opportunités aux jeunes diplômés. L'Etat recherche de jeunes talents du numérique pour réussir sa transformation numérique. Chaque année, plus de 300 postes sont à pourvoir au sein des administrations centrales et territoriales. Enfin, la Sécurité sociale recrute également des centaines de profils IT en CDI, CDD, alternance et en stage. A vos CV donc !
Rachida Soussi
Vous avez intégré ou intégrez bientôt le marché du travail ? Connaissez-vous le principe du mentoring ? Catherine Thibaux, coach certifiée de la SF Coach, fondatrice d’InterVenir Consulting et auteure de « Les clefs d’un mentoring réussi », aux éditions StudyramaPro, explique pourquoi le mentoring peut aider un jeune diplômé à s’intégrer et progresser dans sa vie professionnelle.