« Créer son entreprise juste après ses études permet de développer son projet à moindre coût » 

Jumeaux, Séverine et Quentin ont décidé de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale juste après leurs études. Pourquoi avoir lancé votre entreprise ?

Nous avons toujours souhaité créer quelque chose de nouveau, d’innovant, combinant la pérennité économique et l’utilité sociale. Nous avons lancé Ernesti car nous souhaitions répliquer à une échelle plus globale ce que Séverine a expérimenté pendant toutes ses années d’études, à savoir des accompagnements de nuit auprès de personnes en perte d’autonomie. Trop d’entrées en maison de retraite se font car il y a un besoin de présence la nuit au domicile. Nous avions une solution qui fonctionne, il nous fallait la faire changer d’échelle. La plateforme Ernesti est née. 

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Comment vous est venue l'idée ?

L’idée est venue via l’initiative de notre mère médecin généraliste. Elle avait beaucoup de patients qui étaient des aidants familiaux, donc des personnes s’occupant d’un proche en perte d’autonomie, qui lui remontaient toujours la même problématique : « nous avons des solutions en journée – aide-soignants, auxiliaire de vie, infirmière… – mais passé 20h, nous sommes seuls ! ». Notre mère a un jour proposé les services de Séverine pour que celle-ci vienne assurer cette présence humaine, le temps que l’aidant familial puisse avoir un peu de répit. Grâce aux résultats incroyables autant pour l’accompagné que pour l’aidant Familial, Séverine s’est mise à accompagner plusieurs familles durant plusieurs années.

Pouvez-vous expliquer le concept et pourquoi avoir lancé ce service ?

Nous mettons en relation les aidants familiaux recherchant une présence de nuit pour leur proche en perte d’autonomie, avec des étudiants en santé. Ces étudiants en médecine ou paramédecine, sélectionnés via un parcours d’inscription rigoureux, sont disponibles pour venir 2 nuits par semaine en moyenne au domicile de l’accompagné afin d’assurer une présence humaine rassurante, bienveillante et sécurisante. En plus de cette mission de mise en relation, nous accompagnons au quotidien nos aidants familiaux. Nous proposons notamment une application web et mobile leur permettant de savoir quotidiennement et systématiquement ce qu’il se passe au domicile de leur proche. On y retrouve par exemple un calendrier partagé, un carnet de liaison, une solution de paiement en ligne, etc. 

Comment sont rémunérés les étudiants qui proposent leurs services ? Quelles sont les conditions pour s'inscrire sur la plateforme ?

Les étudiants sont rémunérés 50€ nets par nuit via le dispositif du CESU sous le régime du particulier-employeur. Il n’y a donc aucune démarche particulière à faire. Pour participer à l’aventure, il faut être étudiant dans un cursus en médecine ou paramédecine, ou toute autre formation amenant à travailler dans le futur avec un public fragile. Si c’est le cas, il suffit de se rendre sur https://ernesti.fr et de s’inscrire.

Quels sont les avantages de l'entrepreneuriat selon vous ?

L’entrepreneuriat permet la liberté de faire les choses comme on le souhaite. Cela permet d’être maître de son travail, de mener ses projets du début jusqu’à la fin et de mettre en place le style de management qui nous ressemble.

Un conseil aux jeunes qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat mais qui hésitent à cause du contexte économique ?

L’important est de confronter tout de suite son idée à la réalité. Quand nous avons démarré Ernesti, nous avions un Excel, un numéro de téléphone et un petit flyer, rien d’autre ! 

Se lancer juste après les études permet de ne pas avoir de responsabilité familiale et de ne pas avoir pris des goûts de luxe ! C’est donc un très bon moment pour avoir le temps de développer son projet à moindre coût. Aujourd’hui, il existe plein de structures en France pour trouver l’expérience humaine qui manque aux jeunes entrepreneurs. Chez Ernesti, nous avons tout de suite cherché à nous entourer : c’est pour cela que nous avons rejoint la Silver Valley. Nous avons la chance en France de pouvoir bénéficier de ces structures d’accompagnements, il ne faut pas s’en priver ! 

Propos recueillis par Rachida Soussi

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