Les jeunes ingénieurs recherchés en 2012

« Les ingénieurs sont et seront toujours autant courtisés », annonce Philippe Herrerias, directeur associé du cabinet de conseil en mangement et systèmes d'information Vinci Consulting. Dans sa 22e enquête socio-économique publiée en juin 2011, le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France observait une hausse des recrutements d’ingénieurs en 2010. 60 600 ingénieurs ont été embauchés en France contre 48 400 en 2009. Et 47 % des ingénieurs avaient trouvé avant même d’avoir obtenu leur diplôme ! Les ingénieurs ont donc la cote. « Certaines entreprises ont éprouvé des difficultés à trouver les profils qu’elles recherchaient car les bons ingénieurs ne restent pas longtemps sur le marché », précise Julien Weyrich, en charge de la division Ingénieurs et Techniciens de Page Personnel. Mais où sont-ils recherchés ?

Des secteurs en quête d’ingénieurs

Les ingénieurs sont recherchés partout et notamment dans les nouvelles technologies, l’informatique, l’énergie, le pétrole, l’aéronautique, voire dans l’automobile. Les grands groupes comme les PME/PMI recrutent des ingénieurs au sein de leurs bureaux d'études et de la R&D pour innover et faire face à la concurrence internationale. « On recrute également dans la gestion d’affaires, la gestion de contrats et la maintenance. Cette dernière filière est très peu courtisée par les jeunes et pourtant, elle offre de nombreuses opportunités : ingénieurs maintenance, ingénieurs méthodes de maintenance, ingénieurs travaux neufs par exemple », indique Julien Weyrich.

Des milliers de recrutements annoncés

Google recherche des ingénieurs en logiciel et des ingénieurs systèmes indique-t-on sur sa page emploi de Paris. Almerys, filiale du groupe France Telecom (services temps réel et infrastructures de confiance sur le marché du Tiers Payant et des services santé), prévoit de recruter des ingénieurs systèmes & réseaux. Alten, société d’ingénierie et de conseil en technologies, recrute 2 700 nouveaux collaborateurs en 2012. Les postes sont à pourvoir en Ile-de-France et en régions (Lille, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Aix-en-Provence…). Le groupe recherche notamment des ingénieurs en développement, en électronique embarquée et en informatique. Micropole annonce un plan de recrutement de 300 personnes en 2012. Parmi les profils recherchés, des ingénieurs d’études débutants. Dans la construction, Vinci recherche des ingénieurs travaux, des ingénieurs études (prix, techniques, matériels) et des ingénieurs matériels. EDF recherche des ingénieurs généralistes ou spécialisés (génie civil, mécanique, chimie…). Le groupe français CITI Technologies recrute des ingénieurs spécialisés dans les métiers du gaz et du pétrole (chimie, instrumentation, génie civil), des ingénieurs calcul – modélisation de pièces pour l’industrie automobile et des ingénieurs supply chain. Assystem recherche des ingénieurs essais, ingénieurs développement électronique et logiciel et des ingénieurs sûreté nucléaire. Dekra embauche dans les filières génie civil, énergie, thermique, électromécanique, matériaux, hygiène sécurité environnement et sureté nucléaire. Bureau Veritas France a besoin de jeunes ingénieurs (thermique du bâtiment, bâtiment basse consommation, énergies renouvelables, nucléaire). Pour accompagner sa croissance, Vinci Consulting, cabinet spécialisé dans le Product Lifecycle Management (PLM) et le Lean Engineering, propose une douzaine d’embauches. Le cabinet recherche des consultants issus de grandes écoles d’ingénieurs (généralistes et spécialisées).

Des ingénieurs mobiles

La personnalité des candidats et la mobilité sont des critères déterminants. « Au-delà du stage qui peut être un facteur déterminant, nous serons sensibles à la personnalité des candidats. La mobilité tant intellectuelle que géographique sera un facteur différenciant », confie Emmanuelle Capiez, DRH d’Assystem. Les ingénieurs disposant d’une double compétence seront également très courtisés. A condition que la deuxième compétence apporte bien évidemment une valeur ajoutée. Le double diplôme de Caroline diplômée de l'ESIEA de Paris (spécialité électronique) et de Paris-Dauphine (master Management de la technologie et de l'innovation) a séduit les recruteurs. « Dès que j’ai mis mon CV en ligne, je croulais sous les appels. Ayant toujours voulu dans le domaine des nouvelles technologies, de l’innovation et du conseil, j’ai donc pris mon temps pour choisir l’entreprise qui correspondait le plus à mes aspirations professionnelles ». Si l’anglais est un pré-requis, la connaissance d’une autre langue peut vous démarquer. « Un ingénieur germanophone, par exemple, trouve normalement assez facilement un emploi », annonce Julien Weyrich.

De 28 000 à 40 000 euros

Côté salaires, ils varient en fonction de l’école en général. « Un ingénieur issu d’une école « classique » peut espérer entre 28 000 et 32 000 euros alors qu’un diplômé d’une très grande école peut gagner jusqu’à 40 000 euros, confie Julien Weyrich. Cependant, il ne faut pas se fixer que sur les salaires mais plutôt privilégier un poste intéressant, dans une structure dynamique avec des perspectives d’évolutions réelles, surtout quand on est jeune diplômé ».

Rachida Soussi

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